Le secrétaire général par intérim de l’union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a affirmé, lundi, dans une déclaration à la TAP que la promotion du statut de la femme ne se fait pas par des slogans mais par le développement de la législation afin de la protéger de toutes les formes d’oppression, d’exploitation et d’injustice.
En marge d’une conférence de formation syndicale à Hammamet sur le thème “Quelles législations pour éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard de la femme sur les lieux du travail”, Taboubi a appelé les responsables, les députés et les composantes de la société civile à oeuvrer en faveur de la promotion de la législation pour protéger la femme.
Le responsable syndical a rendu hommage à la femme tunisienne qui, a-t-il dit, est une femme militante puisqu’elle assume plusieurs rôle à la fois compte tenu de son statut de femme travailleuse, mère de famille et syndicaliste.
Il a, à cet égard, fait savoir que l’UGTT lancera une campagne de sensibilisation pour permettre à la femme qui travaille de bénéficier d’un congé syndical avant l’accouchement. Taboubi a affirmé que les conditions de travail difficiles des femmes exerçant dans le secteur agricole, des aides ménagères ou encore des ouvrières des petites entreprises illustre le besoin pressant de promouvoir la législation en Tunisie afin de garantir les conditions d’un travail décent et préserver la dignité de l’être humain qu’il soit homme ou femme.
Il a ajouté que l’égalité des salaires, des droits et des devoirs entre les hommes et les femmes est une réalité en Tunisie, mais l’immense responsabilité qui incombe à la femme ne l’aide aucunement à concilier entre les différentes tâches qu’elle doit assumer encore moins à assumer des responsabilités syndicales.
Pour sa part, la coordinatrice du bureau national de la femme ouvrière à l’UGTT, Habiba Sellini a indiqué que cette conférence qui se tient pendant deux jours en coordination avec le bureau international du travail, est marquée par la participation de 48 femmes responsables syndicales des différentes régions du pays.
Selon Sellini, cette rencontre vise à renforcer les connaissances des participantes dans le domaine du cadre réglementant le travail de la femme et des risques professionnels qui menacent sa santé, outre l’élaboration d’un plan d’action visant à éliminer toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes.
Elle a ajouté que la conférence sera l’occasion de souligner l’importance de la place de la femme dans les structures de base de l’UGTT, indiquant à cet égard, que 49% des adhérents de l’UGTT sont des femmes.
Ce taux, a-t-elle ajouté, dépasse 60% pour certains secteurs tels que l’enseignement, la santé et le textile. Malheureusement, a-t-elle dit, la femme n’occupe pas des postes de responsabilité au sein de l’organisation syndicale.
Elle a affirmé, cependant, que cette situation va changer lors du prochain congrès de l’union à travers l’adoption du principe de la discrimination positive en faveur de la femme pour lui permettre d’accéder aux postes de responsable dans les structures dirigeantes de l’organisation pour lui donner l’occasion de mieux défendre ses droits et ses revendications spécifiques.