“50% des enfants surdoués présentent des difficultés d’apprentissage en raison de l’inadéquation de la pédagogie scolaire à leur fonctionnement cognitif” a annoncé Asma Bouden, professeur en pédopsychiatrie, lors d’une journée scientifique sur la surdouance tenue, samedi.
Définissant le surdoué comme étant un enfant intellectuellement précoce, Bouden a affirmé que les pédopsychiatres tunisiens recevoient peu d’enfants surdoués lors des consultations, déplorant à ce titre l’absence d’étude nationale sur ces enfants.
“Les enfants surdoués viennent consulter pour des problèmes d’ennui scolaire ou d’anxiété et de dépression liées à des problèmes relationnels avec les enfants de même âge.”
a-t-elle précisé, appelant à ce propos à la réforme du système éducatif tunisien. Un système qui, aux yeux de la pédopsychiatre, est centré sur les sciences exactes au détriment du développement de la créativité chez l’enfant.
Un point de vue partagé par Fatma charfi, pédopsychiatre aussi, qui a déploré l’absence d’une approche éducative de valorisation des enfants surdoués en Tunisie, citant à cet égard les résultats d’une étude mondiale selon laquelle dans chaque société 2% de la population possède un haut potentiel.
Côté tunisien, les dernières statistiques de l’INS font ressortir 3 mille enfants tunisiens (4-15 ans) intellectuellement précoce, a-t-elle encore cité.
Organisée par les étudiants en psychologie de la Faculté de 9 avril en collaboration avec l’association tunisienne pour l’encadrement éducatif, la journée d’étude sur la surdouance a pour objectif de relancer la recherche sur cette thématique peu étudiée en Tunisie.