Les regards seront braqués vendredi sur la ville suisse de Zurich où se déroulera l’élection présidentielle de la Fédération internationale de football (FIFA) pour laquelle cinq candidats sont en lice pour la succession de Joseph Sepp Blatter.
Pour les observateurs, le secrétaire général de l’Union européenne de football (UEFA), l’Italo-Suisse Gianni Infantino et le Cheikh bahreïni Salman, président de la Confédération asiatique (AFC), sont les favoris en puissance du scrutin.
L’heureux élu remplacera le Suisse Blatter, resté 17 ans aux commandes de la première instance footballistique mondiale avant de rendre le tablier quelques jours seulement après avoir remporté un cinquième mandat en mai 2015.
Les derniers jours précédant le vote ont vu les candidats en lice à l’élection jeter leurs dernières forces dans une bataille incertaine, conscients qu’entre les affaires judiciaires et l’absolue nécessité de réformer une institution au bord du chaos, la tâche du futur président s’annonce immense.
Mais vendredi, seront-ils encore cinq au moment où les 209 fédérations déposeront leur bulletin dans l’urne ? Rien n’est moins sûr mais Gianni Infantino, l’a encore assuré dimanche dans le journal suisse Le Matin : “Le temps n’est pas aux accords. La question ne se pose pas”. Face à l’Italo-Suisse de 45 ans, né à Brigue, à moins de 10 km de Viège, village natal de…
Joseph Blatter, le président de la Confédération asiatique, le Cheikh bahreïni Salman Bin Ebrahim Al Khalifa, se pose comme un sérieux prétendant à la présidence de la FIFA.
Si Infantino a reçu le soutien de l’UEFA, de la Confédération sud- américaine (Conmebol) et de l’Union d’Amérique centrale de football (UNCAF), Salman peut, lui, se prévaloir de l’appui officiel de la Confédération africaine (CAF), même si certaines voix pourraient manquer à l’appel.
Car les positions sont loin d’être figées et Infantino s’est encore déplacé cette semaine au Cap, à l’invitation du candidat et homme d’affaires sud-africain Tokyo Sexwale. “Je me sens très confiant concernant mes soutiens en Afrique.
Je pense que j’aurai une majorité des votes africains”, a déclaré Infantino, qui a démenti être venu chercher un accord avec Sexwale.
Mais la CAF a vite réagi en réitérant, via un communiqué officiel, son soutien pour Cheikh Salman. Le Prince jordanien Ali, candidat malheureux en mai dernier face à Blatter, désormais en difficulté pour rassembler sur son nom, a dénoncé de son côté les tentatives de négocier des votes en bloc, désignant implicitement les deux poids lourds, Infantino et Salman.
Le derniers postulant, le Français Jérôme Champagne, ancien diplomate et ex-secrétaire général adjoint de la FIFA, et qui promet d’accroître l’aide au développement des fédérations les moins nanties, capitalise sur son expérience. “Je n’ai pas honte de mes 11 ans à la FIFA”, confie le Français, estimant que “pour mener les réformes, il faut connaître l’institution de l’intérieur”.
Quel que soit le nom du prochain président de la FIFA, sa tâche s’annonce lourde et périlleuse. Aux procédures menées en interne par la FIFA et à celles de la justice américaine, visant une quarantaine de prévenus, dont des anciens vice-présidents de la FIFA et membres du comité exécutif, s’ajoute une procédure pénale ouverte par la justice suisse, qui vise Sepp Blatter pour le paiement d’1,8 million d’euros au désormais ex-patron de l’UEFA, Michel Platini, témoin assisté.
“J’espère que les questions pénales seront traitées jusqu’au bout, mais que ce soit fait rapidement, pour que l’on puisse reparler de football”, a souhaité dimanche Infantino. Dans ce contexte, l’un des enjeux sera de retrouver la confiance du public et des sponsors.
Pour y parvenir, des réformes profondes s’imposent comme la limitation du cumul des mandats, un contrôle des élus et plus de transparence dans les rémunérations et les contrats.