Tunisie : Plus de 1500 mouvements sociaux en janvier 2016

Les protestations collectives et individuelles enregistrées au mois de janvier 2016 ont atteint le chiffre record de 1521 mouvements contre 534 au mois de décembre 2015.

Lors d’un point de presse tenu, mardi au siège du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), Abdessatar Sahbani, sociologue et responsable de l’observatoire social tunisien a indiqué que les mouvements de protestation collectifs enregistrés au mois de janvier dernier étaient de 1459 contre 62 mouvements individuels.

Selon Sahbani, les mouvements de protestation ont été enregistrés dans toutes les régions du pays, précisant que les premières manifestations ont eu lieu dans la région de Kasserine pour revendiquer le développement et l’emploi.

“51,7% des mouvements de protestation ont été violents marqués, notamment, par des affrontements avec la police”, a-t-il dit.

Sahbani a fait remarquer que la majorité des lycées secondaires et des collèges ont connu des mouvements de protestation suite aux nouvelles décisions prises par le ministère de l’éducation concernant la semaine bloquée et la proposition de passer du système trimestriel au système semestriel.

S’agissant de la répartition des mouvements sociaux selon les secteurs, il a signalé que l’éducation a occupé la première place avec 40,7%, suivie par le secteur de la sécurité (15,3%) et le secteur social (14%).

L’intervenant a fait observer que les mouvements de protestation ont été observés sans aucun encadrement de la part des partis politiques ou de la société civile.

De son côté, Abderrahmane Hedhili, président du FTDES a estimé que les mouvements sociaux devront connaître une hausse au cours de la prochaine période notamment parmi les chômeurs et les ouvriers de chantiers.

Dans ce contexte, il a rappelé que les forces de l’ordre ont empêché des chômeurs issus de régions intérieures de rejoindre la capitale pour participer à des mouvements de protestation.

Pour ce qui est du dossier des ouvriers de chantiers, Hedhili a indiqué que le gouvernement a régularisé la situation de ceux qui ont travaillé avant 2010 et ignoré celle des autres travailleurs.