La Tunisie ambitionne de renforcer la compétitivité de ses entreprises en misant plutôt sur le contenu technologique que sur le gain matériel, a affirmé Chiheb Bouden, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique lors du symposium tuniso- japonais tenu, mardi, sur le thème “valorisation de la recherche pour le développement d’entreprises innovantes et compétitives en Tunisie”.
S’exprimant lors de ce symposium tenu au siège de l’union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) à l’initiative du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, du ministère de l’industrie et de l’agence japonaise de la coopération internationale (JICA), le ministre a souligné que ce choix stratégique impose le ré-engineering (réorganisation d’un processus industriel ou d’un système d’information existant) de la recherche scientifique tunisienne pour qu’elle soit partenariale et pilotée par la demande plutôt que par l’offre.
“C’est dans cette perspective que le projet de réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique met le focus sur la valorisation de la recherche”, a t-il dit, indiquant que “Ce choix délibéré vise à apporter des solutions aux défis sociétaux et à impulser le développement socio-économique du pays par le truchement de l’innovation”.
Le ministère de l’enseignement joue un rôle clé dans l’implémentation de la stratégie nationale en matière d’innovation, a t-il fait savoir.
Selon Bouden, un programme de formation pratique portant sur la valorisation de la recherche a été exécuté, dans ce cadre, en partenariat avec la JICA, profitant à seize cadres du secteur public et privé.
Il a indiqué que le symposium sur la valorisation de la recherche pour le développement d’entreprises innovantes et compétitives en Tunisie offre l’opportunité d’une coopération accrue entre le monde de la recherche, le secteur productif et des services et les organismes d’appui financier (les banques) pour promouvoir l’employabilité des diplômés du supérieur.
De son côté, Mohammed Néjib Mansouri, président directeur général de la société de gestion de la technopole de Borj Cédria a présenté les activités de valorisation de la recherche dans la technopole de Borj Cédria.
La technopole de Borj Cedria est spécialisé dans divers domaines, dont notamment la biotechnologie, l’énergie, l’environnement, a t-il expliqué, affirmant qu’il est destiné à regrouper des compétences scientifiques et technologiques et des activités de recherche, de développement et de formation.
“La technopole comprend plusieurs espaces destinés notamment à la recherche scientifique, à la formation universitaire, à l’innovation et à la valorisation de la production et des services communs”, a t-il dit. Un projet sur “la valorisation de la margine dans la fertilisation et la protection des cultures” a été présenté, dans ce cadre.
Le choix de ce sujet s’explique, selon Sofiane Ben Hammouda, chercheur à la technopole de Borj Cedri, par l’importance de la quantité annuelle de la margine produite et son impact sur l’environnement, notant que les résultats de recherche relatifs à l’utilisation de la margine sont assez intéressants.
Ce projet de recherche a, ainsi, pour perspectives de valoriser la margine en tant que fertilisant, a t-il souligné, en pensant qu’il faut collaborer avec les différents organismes de recherche pour mener à bien ce projet et en faire profiter les collectivités locales.
Pour sa part, Chie Sato, experte japonaise en matière de transfert de technologie et d’innovation a présenté ses observations, remarques et critiques sur le travail de recherche effectué dans le cadre de ce projet.