Le ministre des affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane a fait savoir, lundi, que le nombre des ressortissants libyens résidents en Tunisie est compris entre 300 et 350 mille personnes environ.
Dans une déclaration à la presse en marge d’une conférence sur le thème “Migrations” organisée à Gammarth dans la banlieue nord de Tunis, Ben Romdhane a souligné la nécessité d’effectuer un recensement général sur l’ensemble du territoire tunisien pour connaître le nombre exact des libyens établis en Tunisie, d’autant qu’on assiste, ces dernières semaines, à une augmentation du nombre d’arrivants qui appréhendent une éventuelle intervention étrangère dans leur pays.
Le ministre a indiqué que les résidents libyens en Tunisie font, actuellement, face à deux difficultés.
La première consiste en l’augmentation du nombre des enfants libyens qui n’ont pas été admis dans des écoles tunisiennes pour poursuivre leur scolarité.
La deuxième a trait à l’état de santé de certains arrivants libyens qui n’ont pas les moyens de se faire soigner dans les cliniques privées. Il a affirmé que la Tunisie est prête à accueillir de nouveaux arrivants libyens dans le cadre d’une coordination avec les autres pays afin de leur garantir les meilleures conditions de séjour.
De son côté, le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Chiheb Bouden a mis l’accent sur l’importance du thème de la conférence, notamment, la migration clandestine dans le mesure ou il permet de discuter des moyens à même de lutter contre la migration illégale à travers la sensibilisation des jeunes aux risques qu’ils encourent, de même qu’il offre l’occasion d’examiner les opportunités d’emploi et d’investissements disponibles pouvant les dissuader de quitter le pays.
Pour sa part, Laura Baeza, chef de la délégation de l’union européenne en Tunisie a souligné que le thème de la migration non organisée nécessite l’adoption d’une approche pluridisciplinaire, ajoutant qu’il est du devoir de l’union européenne d’oeuvrer avec ses partenaires africains en vue de trouver les solutions adéquates à cette question.
Elle a, à cet égard, rappelé les décisions prises lors du sommet de la Valette (Malte, novembre 2015) dont la création d’un fonds fiduciaire d’urgence qui renferme 1,8 milliard d’euros en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière.
La conférence “Migrations” qui se tient pendant deux jours à l’initiative de la direction générale de l’enseignement et de la culture relevant de la délégation de l’union européenne, s’inscrit dans le cadre du programme européen pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport (2014/2020).
Les participants à cette conférence discuteront de plusieurs questions ayant trait, notamment, aux origines et causes des flux migratoires, aux droits humains et politiques d’asile ainsi qu’à la migration, risques/opportunités pour l’union européenne et le monde.