Une cérémonie solennelle s’est tenue, mardi, à l’hémicycle du Bardo en l’honneur du quartet du dialogue national, lauréat du prix Nobel de la paix 2015, en présence de représentants des partis politiques et de personnalités nationales.
Le programme de la cérémonie, organisée par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a comporté des interventions des présidents des quatre organisations nationales lauréates du prix Nobel, en l’occurrence la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et l’Ordre national des avocats tunisiens.
Outre les allocutions des présidents des groupes parlementaires, le président de l’ARP Mohamed Ennaceur a souligné l’importance de l’hommage rendu à la Tunisie en recevant le prix Nobel de la paix.
“Le quartet parrain du dialogue national a contribué à l’ancrage d’une approche exceptionnelle dans le traitement des crises par le dialogue national”, a-t-il dit, citant les efforts déployés pour rapprocher les points de vues, renforcer l’unité nationale et accélérer l’adoption de la Constitution de la deuxième République.
“Nous sommes conscients de la fragilité de la situation sociale dans le pays aggravée par la crise du chômage des diplômés de l’enseignement supérieur”, a-t-il encore noté.
Evoquant l’action parlementaire et les relations avec le gouvernement, Ennaceur a souligné la nécessité d’approfondir la réflexion et la concertation entre les députés et le dialogue avec le gouvernement lors de l’examen des projets de loi soumis à l’ARP “d’ou le constat d’une certaine lenteur dans l’adoption de certains projets”, a-t-il estimé.
Prenant la parole, le secrétaire général de l’UGTT, Hassine Abassi a affirmé que tous les acteurs de la scène politique en Tunisie assument une responsabilité dans la lutte contre le terrorisme, appelant à accroître les efforts en matière de développement. “Nous appelons l’Assemblée à établir une liste des textes législatifs prioritaires”, a-t-il dit, soulignant “le manque de sérieux et d’esprit responsable dans la lutte contre la corruption”.
De son coté, Abdessatar Ben Moussa, président de la LTDH a estimé que le processus de transition reste fragile et devrait être accompagné par un développement économique des régions marginalisées et la réalisation des objectifs de la révolution, a-t-il dit.
Pour sa part, le bâtonnier Mohamed Fadhel Mahfoudh a souligné l’importance de l’apport de la classe politique et des organisations à la réussite de la transition démocratique, appelant à accélérer la tenue des élections municipales. Il a relevé que “le paysage politique en Tunisie est encore en cours de constitution d’où l’importance de poursuivre la démarche participative pour prévenir les dangers qui pointent particulièrement en cette étape marquée par les défis qui se posent au plan régional”.
Analysant la situation politique, sociale et économique dans le pays, Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA a affirmé que la Tunisie fait face à des difficultés et à des défis importants d’où la nécessité de consacrer les valeurs du consensus, du labeur et de la cohésion en faisant prévaloir en premier lieu l’intérêt de la Nation”, a-t-elle estimé.
“La situation en Tunisie commande l’adoption de réformes économiques, financières et législatives afin d’être au diapason des développements enregistrés sur la scène mondiale de manière à encourager les investisseurs tunisiens et réussir à attirer les investisseurs étrangers”, a-t-elle encore recommandé.