Les structures pédagogiques des universités peuvent se voir retirer la confiance, à la majorité renforcée (2/3), en cas d’atteinte aux libertés académiques et à l’autonomie de l’Université. C’est ce qui ressort des déclarations du secrétaire général de la Fédération générale du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Houcine Boujarra.
S’exprimant lors d’une journée d’étude sur les libertés académiques, organisée jeudi à la Faculté des Lettres et des sciences humaines de Sfax, Boujarra a annoncé que “le ministère de tutelle a bel et bien approuvé la proposition de la Fédération générale du personnel de l’enseignement supérieur sur le retrait de confiance aux structures pédagogiques des universités en cas d’atteinte aux libertés académiques”.
S’opposant aux campagnes tendancieuses orchestrées contre l’autorité de tutelle sur cette question, Boujarra a déploré des tentatives visant à “diaboliser” l’autorité de tutelle. “Accuser l’autorité de tutelle de vouloir apporter des restrictions à l’exercice des libertés académiques semble excessif”, a-t-il estimé, dénonçant des “exactions” au sein des structures pédagogiques qu’il importe de traiter en urgence.
Revenant sur les attributs inhérents aux libertés académiques, le responsable syndical a mentionné l’autogestion des établissements universitaires et l’autonomie des ses structures dirigeantes à l’égard de l’autorité de tutelle.
Il a appelé, en outre, à instituer le principe de représentativité au sein des structures dirigeantes et pédagogiques et à accorder aux universitaires un statut spécifique non prévu par la loi sur la fonction publique.
L’orateur a, par ailleurs, établi une corrélation étroite entre l’exercice des libertés académiques et la pratique démocratique. Pour lui, évoquer les libertés académiques dans un contexte “liberticide” serait bien un “leurre d’esprit” et un “voeu pieux”.
Les travaux de la journée d’étude se sont articulés autour de trois thèmes-clés : Les libertés académiques d’un point de vue comparatiste, “Les tabous dans les travaux académiques” et “témoignages sur les atteintes aux libertés académiques”.
Cette rencontre a été marquée par la présence de nombre d’universitaires, de représentants de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’Homme (LTDH) et un représentant du syndicat national des enseignants universitaires au Maroc.