Il est plus que jamais nécessaire d’harmoniser les législations tunisiennes avec les normes internationales dans le domaine de la protection des droits des travailleurs migrants, a plaidé le ministre des Affaires sociales, Mahmoud Ben Romdhane.
“Une telle démarche ne manquera pas d’asseoir le positionnement de la Tunisie dans le processus mondial de défense des droits de l’homme et de refléter son adhésion effective à la protection des travailleurs migrants”, a fait savoir le ministre. S’exprimant, jeudi, à l’ouverture d’un séminaire tripartite tenu à Gammarth (banlieue nord de Tunis) sur “la protection des droits de tous les travailleurs migrants”, Ben Romdhane a rappelé le projet d’une stratégie nationale dans le domaine de la migration élaboré par le département de concert avec les structures intervenantes, les parties sociales et la société civile.
Cette stratégie, a-t-il dit, porte un intérêt particulier aux tunisiens établis à l’étranger dont le nombre dépasse un million trois cent mille personnes, en vue de défendre leurs droits et de les associer aux changements politiques et économiques que connaît le pays.
Le ministre a souligné que la Tunisie est devenue une terre d’accueil des réfugiés ce qui nécessite, selon lui, une révision des réglementations tunisiennes afin de défendre les droits des migrants réfugiés contre les pratiques abusives, et partant favoriser leur intégration socio-économique.
Il a réaffirmé la détermination de la Tunisie à instaurer un “partenariat privilégié” avec les pays abritant le plus grand nombre de la communauté tunisienne, à travers la ratification de plusieurs conventions internationales, tout en prenant en considération les exigences du développement durable, de l’emploi de la sécurité. Ben Romdhane a fait état de négociations en cours avec la Belgique en vue de conclure un accord permettant de faciliter l’intégration socio-économique des tunisiens migrants dans ce pays et de garantir leurs droits.
De son côté, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Zied Laadhari, a appelé à la nécessité de mettre à jour la réglementation relative à la migration et à la main-d’œuvre étrangère afin de l’adapter aux normes internationales y afférentes.
Laadhari a indiqué que le gouvernement oeuvre actuellement, en collaboration avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA) et l’Organisation internationale du travail (OIT), à promouvoir les réglementations tunisiennes et à les hisser au niveau international requis, afin d’encourager l’investissement en Tunisie et de multiplier les opportunités d’emploi pour les jeunes, notamment, dans les régions défavorisées.
De son côté, le secrétaire général adjoint de l’UGTT, Mouldi Jendoubi, a mis l’accent sur le volet législatif de la question migratoire, notamment après la promulgation de la Constitution de la deuxième République, texte qui garantit solennellement les droits des travailleurs migrants.
Il a mis l’accent sur l’impératif d’intensifier le travail avec les composantes de la société civile active dans le domaine de la protection des droits des migrants dans le cadre d’une approche globale et inclusive visant à développer les mécanismes d’action commune dans ce secteur.
S’étalant sur deux jours, le séminaire tripartite est une initiative du ministère des affaires sociales en collaboration avec l’OIT et le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme.