Lorsque le ministre de la Santé multiplie les sorties médiatiques et les effets d’annonce, la situation au sein de son département et par conséquent de la santé des Tunisiens ne fait qu’empirer.
Le fossé entre les secteurs public et privé ne cesse de se creuser avec des inégalités inacceptables des tunisiens face à la maladie.
L’UPR tient à porter à la connaissance de l’opinion publique des faits prouvés et avérés qui, non seulement suscitent notre inquiétude concernant la rigueur de la gestion des dossiers de santé, mais également en rapport avec des pratiques flagrantes de favoritisme et de copinage.
D’abord, le cas de la firme Unimed qui avait présenté de l’aveu même du Ministère de la Santé à la Direction de la Pharmacie et du Médicament (DPM), un dossier incomplet portant sur une héparine dénommée Enoxamed. La directrice en exercice avait refusé de cautionner le dossier auquel manquaient les essais cliniques indispensables pour prouver l’efficacité du produit. Aussitôt limogée, elle est remplacée par une nouvelle directrice qui obtempère. Contre toute bonne logique, une autorisation de mise sur le marché (AMM) du produit est accordée sous réserve de fournir les essais cliniques dans un délai d’un an.
Visiblement, il n’y avait aucune urgence puisque l’administration était disposée à attendre un an pour recevoir la preuve d’efficacité d’un produit dont l’intérêt et jusqu’à preuve du contraire restait hypothétique.
Fort de cet AMM conditionnée, Unimed postule avec ce dossier pour l’appel d’offre de la pharmacie centrale.
Or, non seulement le dossier n’est pas récusé, car il fait concourir un produit dont l’efficacité n’a pas encore été prouvée, mais il remporte l’appel d’offre. Le samedi 6 février alors que le délai d’un an fixé par la DPM avait expiré, une commission technique est convoquée un jour de congé administratif pour légitimer ces pratiques.
L’UPR se doit également de révéler aux tunisiens que la quasi-majorité des médicaments génériques commercialisés n’ont jamais fait la preuve de leur bioéquivalence, c-à-d de leur efficacité clinique, comme l’exigent toutes les recommandations nationales et internationales. De ce fait, il se pourrait qu’ils soient d’efficacité variable voire inefficaces. Ce manquement incombe entièrement au Ministère de la Santé Publique qui a négligé de mettre en application la législation encadrant les tests de bioéquivalence traitant ainsi avec une légèreté déconcertante la santé des tunisiens.
Par ailleurs, et suite à l’arrêt de production sur le site des laboratoires Stallergènes, les patients allergiques sont privés des vaccins de désensibilisation. Cette suspension est préjudiciable au traitement de milliers d’allergiques. Un monopole de fait a été soit toléré soit encouragé et que rien ne justifie ce qui
laisse planer des doutes sur la probité de ceux qui l’ont permis.
L’UPR n’a aucune confiance dans la volonté des institutions politiques pour lutter contre cette nébuleuse où la corruption, le favoritisme et la mal-gouvernance font bon ménage. Il se réserve le droit de porter ces affaires devant les autorités judiciaires afin que la vérité soit faite.
Source: UPR