Des corps épuisés par les petits boulots, combattant la pauvreté dans l’espoir d’un meilleur lendemain, une enfance non scolarisée privée de ses rêves et des gens dont la plupart portent des vêtements déchirés.
Voici les images qui captent le regard du visiteur de l’exposition photographique «Dont Forget Us» (Ne Nous-Oubliez pas) organisée sur deux jours, lundi et mardi, à la galerie de l’information à Tunis.
Des traits annonçant la pauvreté, la privation et la souffrance, point commun des visages des habitants photographiés dans certaines régions intérieures de la Tunisie, malgré les différences naturelles et géographiques de chacune d’entre elles.
Cent photographies qui racontent une part de la souffrance des habitants de plusieurs régions sous l’objectif des photographes Ali Jabeur, Zouheir Ahmadi et Mohamed Reggui. Ce trio a fait une tournée de près d’une année durant laquelle il a visité quarante régions du pays.
«Ces images qui captent l’état d’une infrastructure délabrée, des eaux polluées, des sites historiques abandonnés et des situations sociales difficiles, résument les fausses promesses des politiciens lors de leurs campagnes électorales», estime Mona Trabelsi, présidente de l’association tunisienne des médias alternatifs, initiatrice du projet «Dont Forget Us» avec l’appui du Fonds européen pour la démocratie (FED).
La marginalisation visible dans les différentes régions visitées ne peut dissimuler la beauté de la nature et des femmes, l’innocence de l’enfance et la spontanéité des habitants, leur bonté et leur attachement à la terre et aux valeurs.
L’objectif de cette exposition est de sensibiliser le gouvernement et les partis politiques quant «à la détérioration de la situation sociale dans ces régions», souligne Mona Trabelsi. Et d’ajouter, l’association vise à transmettre les préoccupations et les revendications des citoyens de ces zones aux responsables et décideurs politiques.
Après Tunis, l’exposition fera une première escale à Sfax, Tozeur et Bizerte ainsi que dans les régions où ont été prises les photographies dont Kasserine, Sidi Bouzid, Gafsa, Gabès et Mahdia.
L’association tunisienne des médias alternatifs est fondée en 2013 par un groupe de journalistes ainsi que des militants de la société civile. Sa mission essentielle est d’encadrer les jeunes tunisiens dans les régions et de les initier aux bonnes pratiques du journalisme citoyen en accordant un intérêt particulier aux questions liées au développement dans les régions intérieures.