Treize diplômés chômeurs de la région de Kasserine, pour la plupart des maîtrisards en mathématique, en physique et chimie, en grève de faim depuis plus d’une semaine, ont menacé de suicide collectif si «l’Etat ne réagit pas, continue de les ignorer et ne répond pas à leurs requêtes d’emploi ».
Campés au siège du gouvernorat de Kasserine, aux côtés d’environ deux cent autres protestataires en sit-in, depuis le 19 janvier 2016, ces jeunes qui observent une grève de la faim depuis plus de 9 jours, disent qu’ils ne quitteront pas les lieux jusqu’à ce qu’ils soient employés.
Déjà, trois d’entre eux, dont Faycel Labbaoui et Faycel Bouazizi, ont tenté de se suicider, jeudi dernier, sous le regard de journalistes étrangers. Ils ont été secourus par leurs collègues et l’un d’entre eux a été transporté d’urgence à l’hôpital de la région.
Fakraoui Khaled, maîtrisard en droit, a déclaré à des journalistes de l’agence TAP que les autorités et même les services du SAMU et la protection civile, les ignorent, disant qu’ils n’ont désormais que deux choix «l’emploi ou la mort».
« Nous avons appelé pour secourir l’un de nos collègue, ils ont répondu qu’ils ne sont pas là juste pour nous », a déclaré le gréviste, visiblement affaibli.
« Quand j’ai accompagné un collègue aux services d’urgence à l’hôpital de Kasserine, un médecin m’a dit qu’elle n’est pas là pour servir des grévistes », a-t-il poursuivi. Trois grévistes de ce groupe appelé « groupe des treize», se sont carrément cousus leurs bouches.
D’autres, n’ayant plus la force de parler, se contentent d’exhiber leurs corps vulnérables sous leur tente blanche. D’après Khaled Fakraoui, certains d’entre eux sont des pères de famille. Un sit-inneur a tenu à déclarer que le ministre des technologies de l’information et de l’économie numérique Noomane Fehri leur a rendu visite.
Mais, apparemment, ils ne sont guère prêts à négocier aucune « solution volatile ». Ils veulent uniquement un travail pour survivre, si non ils se considèrent comme des «morts» prêts à dire adieu à des années de galère.