Une manifestation a été organisée, samedi, à Tunis, en hommage à Tahar Haddad, penseur, syndicaliste et réformateur et ce, à l’initiative de la Chambre nationale des notaires de Tunis.
Intervenant à cette occasion, le président de la Chambre Naceur Ouni a souligné que le projet de Tahar Haddad, inscrit dans son livre Notre Femme dans la Charia et la Société, est « toujours d’actualité car il porte sur les droits humains fondamentaux.
» Cet ouvrage, qui lui avait coûté sa radiation en 1930 du corps des notaires, a inspiré les auteurs du Code du statut personnel en Tunisie et les lois y afférentes, a ajouté Ouni.
Il a, par ailleurs, annoncé le lancement d’un projet, actuellement soumis au ministère de la Justice, pour promouvoir la profession des notaires qui sera baptisé au nom de Tahar Haddad.
Une autre proposition a été avancée, celle de baptiser au nom de ce militant et défenseur de la cause féministe, l’un des amphithéâtres de l’Institut supérieur de la magistrature ainsi que la promotion 17 des jeunes diplômés du notariat de l’institut.
De son côté, le ministre de la Justice Omar Mansour a estimé que les idées de Haddad sur la femme étaient à l’époque avant-gardistes et avaient préparé le terrain à la promulgation du Code du statut personnel. Les idées de Tahar Haddad avaient aussi inspiré d’autres textes comme ceux du mariage et du divorce, a- t-il dit.
« Cet hommage posthume se veut une reconnaissance de la part de ses collègues pour lui rendre justice », selon le ministre.
A l’occasion du 80e anniversaire de sa disparition, Tahar Haddad a été décoré, le 14 décembre dernier, à titre posthume, des insignes de Grand officier de la République tunisienne, a-t-il rappelé.
Il a été procédé également à l’annulation de la radiation de Tahar Haddad du corps des notaires par un arrêté ministériel, le 21 décembre 2015 tout en lui attribuant le titre honorifique de la profession.