Les principales problématiques rencontrées par les enfants étrangers en Tunisie, notamment syriens et libyens ont été évoquées lors d’un débat tenu mercredi au siège de la maison du droit et des migrations à Tunis sur « la protection des droits des enfants étrangers en Tunisie : état des lieux et défis actuels » à l’initiative de l’association Terre d’Asile Tunisie.
Evoquant les risques encourus par les enfants migrants, Moez Cherif, président de l’association tunisienne de défense des droits de l’enfant, a souligné que le nombre des enfants syriens disparus s’élève, entre 2014 et 2015, à 10 mille, dont 5 mille en Italie.
« Ces enfants peuvent être victimes de réseaux de trafiquants», a t-il dit, précisant qu’ils peuvent être exposés à des trafics d’organes. Concernant la situation des migrants en Tunisie, il a signalé que le nombre des familles syriennes s’élève à près de 700 dont 40pc sont des enfants.
« Ces enfants rencontrent plusieurs difficultés liées à l’éducation, la santé et la protection », a-t-il expliqué, indiquant que les enfants syriens âgés de 11 ans et plus ne peuvent pas s’adapter facilement au système éducatif tunisien.
«Le nombre des libyens résidents en Tunisie varie entre 250 et 260 mille, dont seulement 8000 d’entre eux auraient un statut légal», a-t-il fait savoir. La régularisation de leur séjour est la première difficulté rencontrée par les libyens en Tunisie, a-t-il ajouté.
La majorité d’entre eux ont dépassé les délais légaux de leur présence sur le territoire, ce qui rend leur situation précaire, a-t-il estimé.
Pour sa part, Anis Aounallah, délégué régional à la protection de l’enfance à Tunis, a évoqué l’importance de la sensibilisation dans la mise en place de lois protégeant les enfants migrants, notamment ceux non accompagnés, des abus sexuel et économique.
Les difficultés d’hébergement figurent parmi les principales problématiques encourues par ces enfants, accentuant les menaces sur leur intégrité physique et leur santé mentale, a-t-il signalé.
Les enfants en situation d’exil, notamment les non accompagnés parmi eux vivent un état de vulnérabilité accentué par une précarité sociale et administrative, a affirmé Christophe Harrison, responsable du secrétariat général de l’association “France Terre d’asile”.
Enumérant les besoins spécifiques de ces enfants, il a cité, particulièrement, le droit à l’éducation. « L’exil est souvent une cause de rupture de scolarité », a-t- il indiqué, appelant les pays d’accueil à faciliter la scolarisation de ces enfants et à renforcer leur autonomisation économique.
Parmi les obstacles entravant l’intégration scolaire des enfants étrangers, figurent la différence entre les programmes scolaires des pays d’origine et ceux du pays d’accueil ainsi que le handicap de la langue d’étude, a-t-il insisté.
« La vulnérabilité des enfants en situation d’exil se manifeste aussi à travers les difficultés d’accès aux soins étant donné que la majorité d’entre aux souffrent de problèmes psychologiques à cause des conflits dans leurs pays d’origine », selon Christophe Harrison.