Le collectif de soutien aux luttes sociales en Tunisie, créé par des associations et des partis politiques tunisiens en France à l’issue des contestations sociales, a organisé mardi en fin de journée un rassemblement de solidarité avec les Tunisiens qui ont manifesté ces derniers jours pour revendiquer leur droit au travail, à la justice sociale et au développement.
Rassemblés à proximité de l’ambassade de Tunisie en France, les manifestants ont exprimé leur détermination à soutenir de manière permanente leurs concitoyens dans les régions déshéritées.
Une délégation composée des représentants des partis politiques en France et des associations s’est rendue à l’ambassade pour transmettre une lettre de protestation au président de la République et au Chef du gouvernement afin de demander “l’ouverture d’une enquête sur la manipulation de la liste des dossiers prioritaires pour une embauche dans la fonction publique et des sanctions contre les corrompus”.
Le collectif considère dans cette lettre que “la réponse aux attentes exprimées par les mouvements sociaux en cours passe par l’organisation d’un dialogue économique et social national décentralisé associant les partenaires sociaux, les partis politiques, la société civile et la jeunesse des régions”.
Il a exprimé également son inquiétude concernant “la détérioration de la situation sociale et politique en Tunisie” et estime que “la mort du jeune diplômé chômeur Ridha Yahiaoui, électrocuté alors qu’il réclamait son droit à l’emploi et le décès du jeune policier Soufiene Bouslimi au cours des affrontements soulignent, de manière dramatique, que les acquis restent en deçà des attentes légitimes des populations marginalisées qui réclament travail, dignité et liberté”.
Pour le collectif de soutien aux luttes sociales en Tunisie, “les mesures d’urgence, décidées à la hâte par l’actuel gouvernement tunisien, masquent mal son échec et celui des gouvernements successifs à s’attaquer prioritairement aux urgences économiques et sociales et à répondre aux exigences du développement des droits économiques et sociaux des plus défavorisés”.
Plusieurs acteurs de la société civile tunisienne et française et des hommes politiques ont été présents au rassemblement.
L’évêque de Partenia, Jacques Gaillot, a souligné que “la Tunisie est le seul pays où la révolution a réussi et qu’il ne faut pas décevoir les jeunes”. “Ce pays n’a pas le droit à l’erreur.
Il faut aider ces jeunes qui ont raison et qui sont à bout”, a-t-il déclaré à l’agence Tap.
Le président du centre d’études et d’initiatives de solidarité internationale Bernard Dréano, estime “qu’il ne faut pas laisser la Tunisie dans l’impasse du chômage et que la situation ne se règle pas avec un couvre feu”.
Mourad Allal, membre du collectif de soutien aux luttes sociales en Tunisie, a affirmé que les citoyens tunisiens “doivent avoir leur droit et leur place dans la société et que le collectif sera vigilant pour atteindre cet objectif”.