Tunisie : Un calme prudent, au lendemain de l’instauration d’un couvre-feu nocturne

tunisie-directinfo-centre-ville-de-Tunis-couvre-feuLa situation semblait plus calme samedi en Tunisie, au lendemain de l’instauration d’un couvre-feu nocturne dans tout le pays, alors que des manifestations se poursuivaient dans plusieurs régions au 7ème jour d’une contestation sociale pour l’emploi et le développement.

Dans la ville de Kasserine d’où est partie la contestation, des manifestants ont organisé samedi matin un sit-in place des martyrs. Des chômeurs ont également manifesté dans les délégations de Thala, El Ayoune, Jedliet, Fériana, Hassi El frid et Hidra.

A Regueb dans le gouvernorat de Sidi Bouzid, des protestataires ont appelé à la libération des personnes arrêtées suite aux affrontements qui avaient eu lieu la veille entre les forces de l’ordre et des protestataires.

Malgré ces débordements, la situation sécuritaire est “en nette amélioration”, a assuré le ministre de l’Intérieur Hedi Majdoub dans une déclaration à l’agence TAP, indiquant toutefois que le couvre-feu se poursuivra jusqu’au retour au calme.
La police a subi d’importants dégâts, a-t-il souligné.

Selon un bilan livré par le ministre, 26 véhicules de la police ont été endommagés et 9 postes de police saccagés. Le département poursuivra en justice toute personne impliquée dans ces actes, a-t-il prévenu.

Le chargé de l’information au ministère de l’Intérieur a indiqué de son côté que 423 individus ont été arrêtés pour actes de « violence et pillage » dans tout le territoire, depuis le déclenchement des protestations sociales.

Sur le plan politique, le chef du gouvernement Habib Essid a annoncé, dans une déclaration à la presse à l’issue d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres, que son gouvernement restera mobilisé, sans toutefois annoncer des mesures concrètes.

Dans une allocution télévisée, vendredi soir, le président de la République Béji Caid Essebsi avait accusé « des mains malveillantes et connues de nourrir la violence et les débordements.

« Les investigations n’ont établi aucun lien des partis politiques avec ces événements », a déclaré toutefois le ministre chargé de la relation avec les instances constitutionnelles et la société civile Kamel Jendoubi.