Ce sont de petits groupes de personnes dont le nombre ne dépasse pas la vingtaine et qu’on ne peut qualifier de protestataires qui commettent des actes de violence et de pillage et incendient des pneus au niveau de plusieurs intersections dans différentes régions du pays, a indiqué jeudi Walid Louguini, chargé de l’information au ministère de l’Intérieur.
« Ils rendent ainsi un service inestimable aux terroristes et leur permettent de s’infiltrer dans les rangs des protestataires et des citoyens », a-t-il averti dans une déclaration à l’agence TAP.
Les manifestants sont appelés à soutenir les forces de l’ordre, à lutter contre les actes de pillage et à faire preuve de vigilance en barrant la route devant « les pilleurs et les terroristes » qui s’infiltrent parmi les manifestants pacifiques, a-t-il dit, rendant hommage aux efforts déployés par les forces de sécurité pour maintenir l’ordre tout en faisant preuve de retenue.
Les actes commis par ces groupes contribuent à ternir l’image des manifestations pacifiques dès lors que des postes de police et des voitures de service sont pris pour cible.
Des actes qui tombent sous le coup de la loi et qui sont de nature à réduire le potentiel opérationnel des forces de l’ordre et à saper leur moral, a-t-il prévenu. « Si elle continue, cette situation pourrait dégénérer », a-t-il mis en garde.
Le ministère de l’Intérieur avait annoncé plus tôt dans la journée que les affrontements qui ont eu lieu hier soir ont causé la mort de l’agent en poste Sofiène Bousslimi, 25 ans (brigade de la voie publique). Environ 59 agents de police et de la Garde nationale ont été blessés durant les deux derniers jours, précise Louguini.
Relatant les actes de violence commis récemment dans plusieurs régions du pays, Louguini a indiqué que ces groupes ont lancé des cocktails Molotov à Thala et à Feriana et ont brûlé des pneus au niveau de plusieurs intersections à Tunis, à Kasserine et à Sidi Bouzid.
A Regueb, le siège de la délégation a été assiégé et pillé, de même qu’un dépôt municipal à Borj Cédria. A Kasserine, des voitures de service de la police, de la garde douanière et de la police municipale ont été incendiées.
Rappelons que des mouvements de protestation ont éclaté dans les gouvernorats de Kasserine et Sidi de Bouzid pour revendiquer l’emploi et le développement à la suite de la mort du jeune Ridha Yahyaoui samedi dernier qui avait succombé à ses blessures après avoir été électrocuté en escaladant un poteau électrique alors qu’il participait à un rassemblement de protestation des sans-emploi.