Tunisie : Le gouvernement doit demander des comptes aux responsables de la manipulation des dossiers des chômeurs

Des partis politiques ont appelé le gouvernement à diligenter une enquête sérieuse et à demander des comptes aux parties impliquées dans la manipulation des dossiers des sans emploi.

Ils leur imputent l’entière responsabilité des tensions sociales auxquelles est confrontée la région de Kasserine.

Dans une déclaration publiée mercredi, le Courant populaire exhorte le gouvernement à ouvrir les dossiers en suspens des jeunes fichés par la police et des sans emploi. Il exprime son soutien aux mouvements sociaux pacifiques menés par les jeunes pour réclamer le droit à l’emploi et à une vie digne.

Le parti, qui dénonce le recours excessif à la force par la police, tient le gouvernement pour responsable de la dégradation des conditions de vie à Kasserine et les régions intérieures d’une manière générale, dans la mesure où aucune mesure n’a été prise en direction de la réalisation des objectifs de la révolution.

De son coté, le parti Al Joumhouri préconise la mise sur pied de programmes et stratégies à même de consacrer, effectivement, la politique de la discrimination positive au profit des régions démunies.

Al Joumhouri met l’accent sur le besoin de décisions urgentes pour résorber les tensions sociales, proposant un débat national sur les questions liées au développement et l’emploi « que le gouvernement actuel se trouve incapable de résoudre ».

Il appelle à l’impératif de mettre, sans plus tarder, le pays sur les rails de la relance économique et la stabilité sociale et à rompre définitivement avec la politique velléitaire.

S’adressant aux manifestants, Al Joumhouri appelle à la retenue et à l’attachement aux formes de protestations pacifiques, mettant en garde contre le risque de voir les groupes terroristes exploiter la précarité sociale pour agir.

De son coté, le Mouvement démocratique pour la réforme et l’édification qualifie de négatif le traitement sécuritaire et social des protestations populaires à Kasserine, et ce, en l’absence d’une réelle volonté politique de concrétiser les principales dispositions de la Constitution.

Le mouvement s’interroge sur l’efficience des choix politiques du gouvernement actuel, en l’absence de programmes de développement et de mécanismes de soutien visant à faire sortir les habitants des zones défavorisées de l’exclusion et de la privation.

Dans une déclaration, La Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) insiste, pour sa part, sur le droit à l’emploi, invitant le gouvernement à traiter d’urgence les dossiers de tous les diplômés de l’enseignement supérieur au niveau central et régional.

La ville de Kasserine est confrontée depuis quelques jours à des protestations populaires sur fond de la mort du jeune Ridha Yahyaoui qui s’était électrocuté en escaladant un poteau électrique alors qu’il participait à un rassemblement de protestation des sans-emploi.

Un couvre-feu a été décrété dans la ville de Kasserine, à partir de mardi 19 janvier, de 18h à 5h00.