57 victimes de la traite des personnes en Tunisie depuis 2012

Le nombre de victimes de la traite des personnes enregistré en Tunisie depuis 2012 s’élève à 57, a déclaré Mme Lorena Lando, chef de mission de l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM) à Tunis.

Les victimes de la traite sont essentiellement exploitées dans la prostitution et les travaux forcés, a t-elle ajouté lors d’une conférence internationale tenue mercredi sur le thème “La traite des personnes: expériences partagées entre la Tunisie et l’Europe”, à l’initiative du ministère de la justice, du Conseil de l’Europe et de l’OIM.

Un projet de loi organique relatif à la prévention et la lutte contre la traite des personnes en Tunisie est actuellement en débat au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a révélé le ministre de la justice, Amor Mansour. Ledit projet se base sur la prévention, la protection, les poursuites et les partenariats.

Approuvé en conseil ministériel, le 6 mai 2015, ce projet de loi sera prochainement discuté au sein de l’ARP. Le ministre a évoqué, dans ce cadre, les efforts déployés au double plan national et international pour lutter contre ce phénomène, citant notamment les conventions et protocoles élaborés dans ce cadre.

De son côté, Samira Merai Friâa, ministre de la femme, de la famille et de l’enfance a mis l’accent sur l’importance de l’approbation par la Tunisie de ces différents protocoles et conventions, évoquant la ratification du protocole de Palerme sur la traite des personnes en 2003 Elle a souligné, dans ce même contexte, l’importance de l’élaboration en Tunisie d’une loi organique relative à la prévention et la lutte contre la traite des personnes.

Cette loi, a-t-elle dit, ne manquera pas de fournir une base de données précise sur la traite des personnes en Tunisie, de renforcer le partenariat international notamment avec l’Union européenne et de renforcer les capacités des acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux en vue de lutter contre ce phénomène.

Revenant sur les mécanismes mis en place par le ministère de la femme afin de prévenir la traite de la femme et de l’enfant, Samira Merai a cité en exemple la généralisation des délégations pour la protection de l’enfance d’ici 2020, la mise en place d’un réseau national assurant la signalisation sur les dangers menaçant les enfants et l’élaboration d’une stratégie globale pour la protection des enfants et des femmes notamment dans les zones prioritaires.

Le chef de bureau du Conseil de l’Europe en Tunisie, William Massolin, a noté que la traite des êtres humains est un phénomène de plus en plus inquiétant, soulignant qu’aucun pays n’est à l’abri de ses retombées.

On enregistre chaque année, à l’échelle mondiale, 2,5 millions de victimes, en majorité des femmes et des enfants, a-t-il fait savoir.

A noter que des actions de plaidoyer auprès des députés de l’ARP ont été menées afin de promouvoir l’adoption de la loi contre la traite, à travers, notamment le développement d’un plan national d’action contre la traite des personnes en Tunisie.