Près de 500 mille femmes rurales sont privées du droit à la couverture sociale, a annoncé, mardi, la ministre de la femme, de la famille et de l’enfance, Samira Merai.
Face à cette situation, le ministère s’est penché à mettre en place un plan visant à étendre le régime de la sécurité sociale aux femmes actives dans les zones rurales et ce en coopération avec le ministère des Affaires sociales et l’ensemble des partenaires sociaux.
“La femme ne représente que 27% de la main-d’œuvre active en Tunisie”, a-t-elle révélé, estimant que “ce taux est en-deçà des attentes et ne correspond nullement aux capacités créatives de la femme”.
Merai, qui s’exprimait à l’ouverture d’une conférence consacrée à la présentation des résultats d’une étude sur “la participation de la femme dans l’action politique en période post-révolutionnaire”, a évoqué un plan global visant à promouvoir l’autonomisation économique de la femme, citant à ce propos l’organisation de cycles de formation dans le domaine du management des projets au profit des diplômées du supérieur.
Elle a cité également la facilitation de l’accès aux lignes de crédit, notamment, à travers le système des micro-crédits, l’objectif étant de valoriser les compétences des femmes dans les différents domaines, tels que l’agriculture et l’artisanat, notamment, dans les zones rurales et les quartiers populaires.
Le ministère est déterminé, a-t-elle dit, à appuyer les mécanismes de protection de la femme contre les différentes formes de violence, rappelant à cet égard le projet de loi intégrale de lutte contre la violence faite aux femmes qui sera bientôt soumis au gouvernement.
De nouveaux mécanismes seront également mis en place en vue de renforcer l’encadrement psychologique et économique des femmes victimes d’actes de violence, a-t-elle fait savoir.
L’étude présentée a soulevé nombre d’obstacles entravant la participation effective de la femme à la vie politique, dont notamment, le non-respect du principe de parité tel que prévu dans le texte de la Constitution, la sous- représentation des femmes dans les partis et le rôle des médias dans la consécration d’une image stéréotypée sur la femme.
Plus que jamais il est impératif de changer les mentalités qui font de la femme un acteur passif en mal d’assumer des postes de responsabilité, a exhorté la sociologue Dorra Mahfoudh, mettant l’accent sur le rôle des médias dans la valorisation des actions militantes des femmes avec responsabilité et professionnalisme.
La sociologue a, par ailleurs, lancé un appel à la présidence du gouvernement en vue d’assumer sa pleine et entière responsabilité dans l’association des compétences féminines à la gestion des affaires publiques, en consécration du principe de parité institué par l’art.46 de la Constitution.