Le syndicat général de l’information relevant de l’UGTT s’est dit étonné des dernières déclarations du chef du gouvernement Habib Essid sur les médias publics qui, a-t-il estimé, « portent atteinte à l’indépendance du secteur ».
« Les gouvernements qui se sont succédé après la révolution, le gouvernement actuel en particulier, n’accordent aucun intérêt aux médias et n’ont entrepris aucune initiative en direction de sa réforme, malgré les sollicitations persistantes du syndicat ».
Dans une déclaration publiée vendredi, le syndicat considère que les médias sont passés, après la révolution, d’une information gouvernementale à une information publique neutre et indépendante qui se tient à l’écart des clivages politiques.
Le syndicat insiste sur le refus de toute tentative visant à mettre la main sur les médias publics de quelque partie que ce soit, appelant le gouvernement à des réformes effectives au lieu des déclarations visant à assujettir à nouveau le secteur.
Il regrette le retard pris dans le changement des lois organisant le secteur et des conseils d’administration à la tête des établissements publics.
Dans sa déclaration, le syndicat relève que le gouvernement continue à ignorer l’accord passé avec le syndicat général de l’information et la fédération des directeurs des journaux concernant la presse écrite.
Cet accord a pour objectif de changer la circulaire des abonnements publics et d’organiser la publicité publique. Le syndicat appelle, dans ce sens, à l’urgence d’activer cet accord pour préserver les postes d’emploi de centaines de travailleurs dans le secteur de la presse écrite.
Le chef du gouvernement a déclaré le 6 janvier, à l’ouverture d’une exposition organisée par l’Agence TAP à Tunis que les médias publics n’assurent pas le rôle qui leur est assigné en cette étape transitoire.
Il a ajouté avoir l’impression que les journalistes du secteur public « vivent sur une autre planète et non en Tunisie ».