«3Ita wi Chhoud ala Dhbihet Kanfoud». Nous nous attendions à plus de la visite d’Etat de notre président Béji Caïd Essebsi en Arabie saoudite. En tout cas pas à des prêts morcelés qui ne dépassent pas les 659 millions de dinars. Cela a été malheureusement le cas. Et même si la visite du président s’est achevée mercredi 23 décembre, nous ne pouvons prétendre à un soutien plus important de la part du Royaume wahabite. Quoi de plus normal! Lorsque l’ambiguïté règne sur les choix politiques d’un pays et lorsqu’à un peuple qui a choisi le progressisme et la modernité, on impose une alliance avec un parti rétrograde dont le seul objectif est d’islamiser une Tunisie qui a aboli le Califat depuis belle lurette. Il ne faut guère s’attendre à un traitement clair de la part de ses pairs.
Abdelfattah Al-Sissi, président égyptien, a su s’assurer le soutien de tous. Il a su tirer les bonnes cartes. Il ne s’est pas mis sur le dos les Émirats arabes unis à cause de ses politiques floues. Aux dernières nouvelles, l’Arabie saoudite lui a fait don de 8 milliards de $ et lui a promis l’approvisionnement de son pays en gaz et en pétrole pour les cinq ans à venir. Il a choisi le traitement de l’extrémisme religieux à la racine sans compromis et sans compromissions. Il a choisi le peuple et ne s’est pas soumis au chantage de “guerre civile ou d’attentats terroristes”.
Aujourd’hui il fait profiter son pays des largesses de l’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis et du Koweït lesquels depuis une année ont injecté plus de 20 milliards de dollars en cash et en pétrole en Egypte. Il est vrai que toutes ces aides sont officieusement conditionnées par la neutralisation définitive des Frères musulmans.
Mais comme l’a bien signifié tout récemment le chef du gouvernement, “il n’y a pas de Frères musulmans en Tunisie”. Alors pourquoi ces pays nous en veulent-ils toujours autant? Confondraient-ils le parti islamiste “Ennahda” avec la confrérie islamique?
Une question à laquelle le gouvernement tunisien devrait répondre s’il veut récupérer fonds et investissements des pays qui ont peur de devenir les fiefs d’un Daech new look ou soft.
A.B.A