Plusieurs hommes de théâtre ont exprimé leur mécontentement d’avoir été écarté de la liste des bénéficiaires de subventions de la part du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, condamnant «le copinage et la falsification des dossiers de soutien en faveur de tierces personnes.»
Au cours d’une conférence de presse tenue, vendredi, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), les professionnels du théâtre ont fait état de près de 15 dossiers écartés de la liste de soutien aux productions théâtrales dont la commission de soutien théâtral avait auparavant recommandé de leur offrir le soutien financier nécessaire.
Ces dossiers ont été remplacés par d’autres ce qui constitue un débordement dangereux de la part du pouvoir en place, à l’encontre des créateurs, la production et la liberté d’expression et un abus du principe du partage équitable des fonds publics afin de promouvoir le paysage culturel, ont-ils affirmé.
La ministre de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine, Latifa Lakhdar, est accusée par les professionnels du secteur d’avoir refusé de les recevoir afin qu’ils puissent présenter leurs problèmes et préoccupations.
Ils ont fustigé l’absence quasi totale des médias pour la couverture de cette rencontre, ce qui «signifie implicitement, un accord tacite attestant de leur partialité puisqu’ils se sont alignés sur la position du ministère.»
Cette injustice dont ils s’estiment être victimes, “est causée par les conseillers de la ministre” qu’ils accusent de “ne s’intéresser qu’à leurs propres intérêts, sans se soucier des difficultés auxquelles font face les créateurs ainsi que les valeurs humaines et réformistes du discours culturel».
Lors de la séance générale tenue le 3 décembre courant, à la Chambre des députés, qui a été consacrée à l’adoption du budget du ministère de la culture, Latifa Lakhdar avait déclaré que le dossier des subventions allouées aux productions théâtrales avait été réglé selon une nouvelle stratégie renforçant les droits culturels, garantis par la Constitution tunisienne.
Pour autant, la ministre avait souligné que le caractère consultatif de la commission en charge d’examiner les dossiers précités dont le ministère est habilité, selon la loi régissant la profession, à prendre la décision nécessaire au sujet des dossiers devant bénéficier du soutien ou non.