Le projet de loi sur les élections municipales favorisera indéniablement la participation de la femme et sa présence sur les listes électorales relatives à ces élections, a déclaré la présidente de la Ligue des électrices tunisiennes (LET), Basma Soudani.
Lors d’une conférence de presse organisée, vendredi, à Tunis, par la LET sur la présence effective des femmes dans les conseils locaux élus”, Soudani, a souligné que le projet de loi en question est en harmonie avec la démocratie participative, dès lors qu’il a institué le principe de parité horizontale et verticale.
Elle a affirmé que la parité verticale signifie que pour chaque liste électorale le nombre de candidats hommes est identique à celui des femmes. S’agissant de la parité horizontale, a-t-elle expliqué, signifie que la moitié des listes électorales doivent être composées de femmes.
Respecter ces deux principes clés ne manquera pas favoriser la présence des femmes lors des élections municipales et locales et de réaliser un taux de participation avoisinant 40%, a-t-elle espéré.
Soudani a ajouté que le projet de loi met l’accent sur la nécessité de veiller à ce qu’un jeune (fille ou garçon âgé de moins de 35 ans) soit parmi les trois premiers noms figurant sur chaque liste électorale, faisant remarquer que cette démarche ne manquera pas de rajeunir la classe politique et de favoriser une présence féminine active lors des élections municipales.
Toutefois, Soudani s’est dite craintive face à certains points “négatifs” dans le texte du projet de loi, citant à ce propos le critère du niveau d’instruction pour se porter candidat aux municipales, requis pour les femmes et faisant défaut pour les hommes et le recours au financement a posteriori, deux mesures qui sont de nature à limiter le nombre de listes indépendantes.
Soudani a exhorté les élus du peuple à hâter l’adoption de ce projet, appelant les médias, les partis et les différents intervenants dans le dossier électoral à veiller, autant que possible, à expliciter les questions afférentes à ce volet.
Près de 13,6% des femmes sont encore non informées de la tenue d’élections municipales, a-t-elle regretté, faisant allusion aux résultats d’une étude sociologique élaborée par la LET.
Une série de recommandations ont été avancées lors de cette conférence, dont la nécessité de supprimer les listes électorales n’obéissant pas au principe de parité horizontale et verticale, renforcer le rôle de la cour des comptes en matière de contrôle des dépenses réalisées par les collectivités locales et le suivi des différentes irrégularités commises par ces collectivités, l’objectif étant de garantir la bonne gestion des deniers publics.
Il a été également question de recourir au financement a priori et d’adopter le découpage territorial des régions regroupant les zones de structure sociologique et économique différente, l’objectif étant de garantir la solidarité entre les régions à forte concentration industrielle avec les régions marginalisées.
La LET est une association qui oeuvre à renforcer les capacités des femmes en vue d’une participation active dans la gestion des affaires publiques, notamment dans le domaine politique et vise à former les jeunes compétences en matière de sensibilisation à la pratique électorale.