De feu Ali Guermassi, artiste-plasticien autodidacte (1923-1992), il ne restait presque plus de traces visibles sur la scène artistique actuelle que la galerie portant son nom, “Galerie des Arts Ali Guermassi”, située dans un coin de la rue Charles De Gaulle au centre ville Tunis, ouverte en 1996 sous la tutelle du ministère de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine.
Dans une ambiance assez sobre loin des caméras, des médias et d’artistes ayant pu le côtoyer, un hommage spécial a été rendu en cette fin d’année à cet artiste autodidacte à travers une exposition initiée par les artistes Mohamed Regueig et Amel Zaiem, et dont le vernissage a eu lieu, jeudi soir, en présence de son fils Mondher Guermassi.
Se poursuivant jusqu’à la fin de l’année, l’exposition regroupe plusieurs oeuvres dont un seul tableau de Feu Guermassi, (proporiété de sa famille), qui est exposé en face de l’entrée de la Galerie. Il s’agit d’une scène, représentant l’ambiance entre hommes dans un bain maure de la Médina de Tunis, un lieu de prédilection pour l’oeuvre de cet artiste adepte de l’art figuratif reproduisant par son pinceau des moments oubliés de la vie quotidienne, tels que les petites ruelles, les cafés et les fêtes traditionnelles.
Emu de voir l’oeuvre de son père ressuscitée, de nouveau, Mondher Guermassi a déclaré que l’héritage de son père n’est malheureusement plus visible sur la scène artistique nationale, exprimant son regret de n’avoir presque plus rien de ses travaux puisque tout est gardé, sinon altéré par le temps, au milieu des archives du ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine. En fait, après son décès, la totalité de ses tableaux a été vendue par la famille, regrette-t-il en parlant d’un “homme humble, joyeux et avide d’art et de peinture, saisissant le moindre espace pour s’adonner à sa passion, même sur les murs de la maison”.
Les artistes Mohamed Begaieg et Amel Zaiem exposent ensemble pour raviver la mémoire d’un artiste dont ils avouent, même s’ils n’ont pas eu l’occasion de le connaître de près, ils demeurent tous deux fascinés par son oeuvre et son parcours qu’il a “commencé un peu tard vers la cinquantaine”, selon son fils.
Dans le même esprit de la vieille Médina de Tunis marquant l’oeuvre de Guermassi, Regaieg expose des tableaux qu’ils prend le soin de décrire dans les moindres détails et qui s’inspirent des scènes déjà peintes par l’artiste disparu.
Coïncidant avec la célébrations des événements du 17 décembre 2010, les oeuvres exposées par Amel Zaiem reflètent un esprit révolutionnaire qui a toujours caractérisé ses oeuvres. “Mon combat, c’est cette injustice, cette violence et ce terrorisme qui rangent nos sociétés d’aujourd’hui” dit-elle, en parlant du thème de ses oeuvres, intitulées “Mouvement”.