Le vernissage de la première exposition de la polonaise Agata Preyzner, a eu lieu, samedi soir, à la galerie Saladin à Sidi Bousaid.
L’exposition se poursuivra du 12 au 18 décembre courant, avec quarante œuvres aux couleurs chaudes qui sont le reflet d’une âme sensible à tout ce qui l’entoure.
L’artiste était accompagnée de son mari, le pianiste Marek Tomaszewski qui venait de se produire vendredi soir, à l’acropolium de Carthage, à l’invitation de l’ambassade de Pologne à Tunis. La magie des années a du avoir son impact sur l’œuvre de chacun d’eux. Bienveillant, Marek était aussi présent qu’Agata, parlant de son œuvre comme s’il parlait de la sienne.
Et Agata parlait de sa peinture comme si elle parlait d’elle-même. Un duo artistique dont la fusion se traduit dans cette générosité et habileté à transporter l’âme vers son monde.
Sa peinture, Agata refuse de l’assimiler à celle de ses parents artisans. “Mes origines ont peut être influencé mon choix d’être peintre, mais pas ma peinture qui est très différente de celle de mes parents”.
A ce stade de la vie, elle confie être plus influencée par ses fils et petits-fils que par ses parents. Agata est une artiste “beaucoup plus orientée vers l’avenir que vers le passé”.
Pour son exposition, elle dit avoir été aidée par sa belle fille égyptienne qui lui avait conseillé de choisir des tons chauds devrant se marier avec l’ambiance en Tunisie.
De sa palette se dégage des couleurs à l’image de ce feu, cette énergie solaire ou même cette bougie, trois toiles qui font partie d’une exposition sur le thème “les quatre éléments” (feu, terre, eau et air).
Les drames et la cruauté qui rythment nos jours, Agata leur donne la couleur de ses yeux d’artiste. Des formes géométriques qu’elle n’assimile pas à de l’abstraction mais plutôt à “une demi-figuration”, car dit-elle, ” j’ai toujours ce besoin de partir d’un élément concret de ce que j’ai vu ou perçu “.
Chez elle, il s’agit d’une figuration mûrie, “en harmonie avec le sentiment, la vision mais aussi la lumière, la vie, la planète, le soleil, la lune…”. Elle réinvente le monde avec ses couleurs. De jour ou de nuit, été comme hiver, ses toiles font un swing dans une mosaïque et une mélodie de couleurs qui traverse les vagues de Santa Monica sur le pacifique, aux Etats-Unis, qu’elle dépeint sur une toile figurant sur l’affiche de l’exposition.
Son œuvre est une fenêtre sur le monde, telles ces miniatures de la lune qu’elle voyait de la fenêtre de sa chambre à coucher, suivant les saisons, la lumière et l’heure.
Depuis longtemps installée près de Paris, avec son mari, Agata Preyzner à la sensibilité slave mêlée à la beauté des lumières parisiennes. En musique ou en peinture, ce couple d’artistes crée une plastique musicale dans une mélodie colorée qui traverse l’âme avant le regard.