L’Association tunisienne des prédicateurs et des cadres religieux ont demandé l’ouverture d’une enquête administrative et judiciaire pour cerner les dépassements enregistrés lors de l’actuelle et des précédentes saisons de pèlerinage.
Dans une déclaration, publiée vendredi, l’Association estime que ces dépassements sont, en grande partie, dus à une méthode de travail archaïque adoptée par le ministère des Affaires religieuses dans le traitement du fait religieux, en général, et des questions relatives au pèlerinage, en particulier.
Elle précise que l’inscription de milliers de pèlerins s’effectue, de façon manuscrite, dans de simples cahiers sur une période ne dépassant pas un mois.
Le prédicateur est, ensuite, appelé à classer les milliers de candidats au pèlerinage en fonction de leur âge et du nombre d’années d’inscription.
L’Association exhorte les prédicateurs à réclamer leur droit à la mise en place d’un système informatique pour éviter la dispersion des efforts des prédicateurs et garantir la transparence totale au moment de la sélection selon l’âge et les années d’ancienneté.
L’Association note que l’absence de vision stratégique claire et de prédicateurs formés scientifiquement, a ouvert la voie à plusieurs courants extrémistes. Elle appelle à la nécessité d’adopter « un discours religieux qui unit au lieu de diviser et qui construit au lieu de détruire ».
Un discours devant se rapporter à tous les domaines d’intervention du département dans son action quotidienne (mosquées, mausolées, cours religieux) ou saisonnière à l’instar du pèlerinage et des activités prévues durant le mois de Ramadan.
Dans sa déclaration, l’Association suggère la création d’une haute commission nationale regroupant des compétences dans divers domaines. Objectif : mettre en place un programme national du fait religieux dans le but de formuler un référentiel islamique tunisien modéré.
L’Association regrette l’indifférence du ministère vis- à vis de ses propositions visant à promouvoir le discours religieux et à l’adapter aux exigences de l’étape.