La révolution tunisienne a dévoilé d’importantes disparités régionales et des inégalités sociales au niveau de l’accès aux services de santé, a affirmé Habiba Ben Romdhane, présidente de l’observatoire national des inégalités sociales de santé (ONISS).
Lors d’une rencontre tenue, vendredi à Tunis, à l’initiative de l’ONISS sur le thème “les inégalités sociales de santé : du concept à l’application au contexte tunisien”, Ben Romdhane a indiqué que le taux de mortalité néonatale est de 11,5 pour mille naissances à l’échelle nationale, 7,6 en milieu urbain et 18,3 pour mille naissances en milieu rural.
Quant au taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans, il est de 19,4% pour mille à l’échelle nationale, 15,3 pour mille en milieu urbain contre 26,4 pour mille en milieu rural. Selon Dr.
Ben Romdhane, la mortalité maternelle est de 44,8 pour mille naissances vivantes à l’échelle nationale, 67 pour mille naissances vivantes dans le nord-ouest contre 27,9 pour mille dans le nord.
La mise en place d’une approche multi-sectorielle permettra, a-t- elle dit, de réduire l’impact des inégalités sociales sur la santé et d’améliorer les conditions de la qualité de vie. Cette approche contribuera à lutter contre l’exclusion et à agir pour améliorer l’égalité entre les sexes.
Pour sa part, Chokri Arfa, universitaire, a fait le point sur la couverture maladie notamment pour les catégories vulnérables et le système de financement de santé. Il a, dans ce cadre, évoqué l’insuffisance des dépenses publiques de santé et la pénurie en personnel de santé, en médicaments et en technologies médicales.
Le défi de taille auquel la Tunisie devrait faire face, actuellement, est celui de l’impact de la transition politique sur la santé et l’économie, a t-il ajouté.
Amani Touhami, psychologue, a présenté les résultats de l’étude de cas de femmes victimes de violence conjugale dans la région du nord- ouest. Des entretiens avec 19 femmes ont montré que la violence qu’elles subissent n’est pas seulement physique mais d’ordre économique, moral et sexuel, a t-elle affirmé.
Selon la psychologue, les cas de violence conjugale ont nettement augmenté après la révolution et les femmes en parlent plus.
La violence conjugale entraîne, a-t-elle dit, la perte de confiance en soi, la déprime, des troubles de comportement chez les enfants témoins de violence, etc.