Le chef du gouvernement, Habib Essid, a estimé que parmi les priorités de la prochaine étape figure la mobilisation de tous les efforts pour faire face au terrorisme qui menace la stabilité du pays et la sécurité des citoyens, les institutions du régime républicain, l’économie nationale et le modèle de la société tunisienne.
Présentant, ce jeudi, devant l’Assemblée des représentants du Peuple (ARP), la Déclaration du gouvernement sur le projet de budget économique et le projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2016, Habib Essid a indiqué que depuis la formation de son gouvernement, plus de 2600 personnes dont l’appartenance à une organisation terroriste a été établie, ont été placées en garde à vue.
Ceci outre, le démantèlement de cellules armées, de réseaux de financement et d’envoi de jeunes personnes combattre en Syrie et de cellules de propagande sur Internet.
Il a ajouté que le gouvernement a consacré une enveloppe supplémentaire de l’ordre de 306 MD dans la loi de finances complémentaire au titre de l’année 2015 visant à renforcer les institutions sécuritaire et militaire et à les doter de nouveaux équipements.
« L’étape actuelle ne supporte guère les surenchères et les tiraillements politiques mais exige l’unité sacrée et la réhabilitation des valeurs de travail et de don de soi pour surmonter les difficultés », a estimé Habib Essid.
Sur la décision d’activer la loi antiterroriste, le chef du gouvernement a fait part de la mise en œuvre du texte d’application relatif à l’organisation de la Commission nationale de lutte contre le terrorisme et aux modalités d’indemnisation des victimes du terrorisme parmi les sécuritaires, les militaires, les douaniers et autres victimes d’actes terroristes.
Sur le plan législatif, Habib Essid a affirmé la détermination du gouvernement à accélérer l’institution de lois consacrant l’esprit et la teneur de la Constitution et les fondements du processus démocratique pluraliste ainsi la liberté d’opinion et d’expression.
Le gouvernement a soumis au pouvoir législatif 61 projets de loi, dont ceux relatifs à l’élaboration du statut de la Banque centrale, à l’interdiction de la traite des personnes et à l’amendement et au parachèvement de certaines dispositions du Code de procédure pénale, a ajouté Habib Essid.
Il a précisé que les efforts sont maintenant axés sur l’étude d’autres projets tels que les déclarations de revenus, l’enrichissement illégal et la protection des personnes qui signalent les cas de corruption.
Habib Essid a, par ailleurs, souligné l’attachement du gouvernement à la consécration de la bonne gouvernance et à la lutte contre le terrorisme au courant de l’année 2016.
Il sera procédé à l’établissement des cas de corruption dans les secteurs public et privé pour les soumettre aux parties concernées et contribuer ainsi à la consécration des principes de transparence, d’intégrité et de reddition de comptes.
S’agissant du volet diplomatique, Essid a déclaré que le gouvernement oeuvre actuellement à adresser à ses partenaires et amis des messages positifs concernant la situation générale du pays afin de les rassurer quant à la capacité de la Tunisie de surmonter la crise et faire réussir la phase de transition.
Le chef du gouvernement a, en outre, affirmé la détermination à impulser la coopération bilatérale et multilatérale avec son partenaire européen en vue d’intégrer davantage l’économie tunisienne dans l’économie internationale de manière à booster les exportations tunisiennes, avec pour priorité l’accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA).
Il a ajouté que le gouvernement aspire à renforcer les relations commerciales et de coopération avec l’Afrique, les pays de l’Asie et de l’Amérique, plus particulièrement avec le Japon, la Chine, l’Inde et les Etats-Unis d’Amérique.
La diplomatie tunisienne est basée sur le respect de la souveraineté nationale, la diversification des relations de coopération et de partenariat ainsi que sur une contribution effective dans la résolution des conflits de manière pacifique et conforme à la légalité internationale, a-t-il soutenu.
Et d’ajouter, la Tunisie oeuvre toujours à trouver des solutions politiques aux conflits en Libye, en Syrie, en Irak et au Yémen et à soutenir les causes arabes dont en premier lieu la cause palestinienne.