“Ce n’est pas par hasard que la Tunisie et le Burkina Faso sont deux pays qui ont fait leurs révolutions” avait déclaré, lundi, le cinéaste Férid Boughdir lors de la deuxième rencontre-débat, organisée par les 26èmes Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), en parlant des JCC et du Fespaco (1966) qui “sont des festivals dont les légendes se sont construites par le public”.
La citation de Boughdir a été évoquée par le modérateur de la dernière rencontre-débat des JCC 2015, Olivier Barlet, directeur des publications à “Africultures”, et consacrée aux festivals JCC/Fespaco (Ouagadougou) dans leurs relations respectives avec l’Afrique dans sa totalité et les perspectives et orientations qui se posent face aux enjeux artistiques.
Ce critique de cinéma a soulevé l’existence “d’un certain flou artistique dans l’africanité du Maghreb”, selon son expression surtout que les JCC ont tendance à représenter beaucoup plus le Monde Arabe. Idem pour le Fespaco qui a tendance à représenter beaucoup plus l’Afrique noire et Subsaharienne.
A leurs débuts, les JCC et le Fespaco ont eu un penchant à la panafricanité qui émane de leur tendance idéologique commune ramenant à une Afrique, à peine sortie du colonialisme avec un sentiment d’appartenance à un seul Continent où règne une unité territoriale, historique et culturelle.
La panafricanité des deux festivals est donc aujourd’hui mise en question par l’histoire, par leurs orientations, et cette volonté de ramener l’Afrique revient régulièrement notamment cette année avec Ousmane Sambène et Tahar Cheria à l’affiche officielle des JCC.
La question qui se pose aujourd’hui demeure en fait au niveau de la programmation des deux festivals de par la transparence, les critères de choix de films, leurs indépendance dans le choix artistique et les enjeux face au nouveau cinéma du numérique, qui fait que la production cinématographique est aujourd’hui ingérable, immense et désordonnée. Dans un pays comme le Nigeria, près de 1000 films sont produits par an, avance Barlet.
Pour la journaliste-chroniqueuse Dija Mambu, “ces deux grosses machines cinématographiques” connaissent des problèmes financiers. Selon elle, la survie du Fespaco est assurée à travers la coopération internationale et la donation du ministère de la Culture.
Auteure d’une thèse de doctorat sur l’histoire des JCC, Saida Bourguiba a évoqué les avantages de la création et de la production aux JCC, qui jusqu’à cette session, sont gérés par l’Etat. Elle a appelé à la nécessité d’accorder aux JCC son autonomie afin de pouvoir continuer à gérer ce festival qui a fait de la Tunisie une destination incontournable des productions internationales.
JCC-Fespaco: l’histoire de deux festivals au combat commun
TUNIS, 25 NOV 2015 (TAP) – “Ce n’est pas par hasard que la Tunisie et le Burkina Faso sont deux pays qui ont fait leurs révolutions” avait déclaré, lundi, le cinéaste Férid Boughdir lors de la deuxième rencontre-débat, organisée par les 26èmes Journées Cinématographiques de Carthage (JCC), en parlant des JCC et du Fespaco (1966) qui “sont des festivals dont les légendes se sont construites par le public”.
La citation de Boughdir a été évoquée par le modérateur de la dernière rencontre-débat des JCC 2015, Olivier Barlet, directeur des publications à “Africultures”, et consacrée aux festivals JCC/Fespaco (Ouagadougou) dans leurs relations respectives avec l’Afrique dans sa totalité et les perspectives et orientations qui se posent face aux enjeux artistiques.
Ce critique de cinéma a soulevé l’existence “d’un certain flou artistique dans l’africanité du Maghreb”, selon son expression surtout que les JCC ont tendance à représenter beaucoup plus le Monde Arabe. Idem pour le Fespaco qui a tendance à représenter beaucoup plus l’Afrique noire et Subsaharienne.
A leurs débuts, les JCC et le Fespaco ont eu un penchant à la panafricanité qui émane de leur tendance idéologique commune ramenant à une Afrique, à peine sortie du colonialisme avec un sentiment d’appartenance à un seul Continent où règne une unité territoriale, historique et culturelle.
La panafricanité des deux festivals est donc aujourd’hui mise en question par l’histoire, par leurs orientations, et cette volonté de ramener l’Afrique revient régulièrement notamment cette année avec Ousmane Sambène et Tahar Cheria à l’affiche officielle des JCC.
La question qui se pose aujourd’hui demeure en fait au niveau de la programmation des deux festivals de par la transparence, les critères de choix de films, leurs indépendance dans le choix artistique et les enjeux face au nouveau cinéma du numérique, qui fait que la production cinématographique est aujourd’hui ingérable, immense et désordonnée. Dans un pays comme le Nigeria, près de 1000 films sont produits par an, avance Barlet.
Pour la journaliste-chroniqueuse Dija Mambu, “ces deux grosses machines cinématographiques” connaissent des problèmes financiers. Selon elle, la survie du Fespaco est assurée à travers la coopération internationale et la donation du ministère de la Culture.
Auteure d’une thèse de doctorat sur l’histoire des JCC, Saida Bourguiba a évoqué les avantages de la création et de la production aux JCC, qui jusqu’à cette session, sont gérés par l’Etat. Elle a appelé à la nécessité d’accorder aux JCC son autonomie afin de pouvoir continuer à gérer ce festival qui a fait de la Tunisie une destination incontournable des productions internationales.