Le ministre de l’intérieur, Mohamed Najem Gharsalli, a indiqué que les besoins de son département pour l’année 2016 sont estimés à 2896,955 millions de dinars, soit 10 % du budget de l’Etat.
S’exprimant mardi devant la commission d’organisation de l’administration et des forces dotées d’armes du parlement, il a précisé que 2513, 655 millions dinars seront réservés aux dépenses de fonction et 383,300 millions de dinars aux dépenses de développement.
Le budget du ministère de l’intérieur poursuit ainsi son accroissement avec 20 pour cent d’augmentation en 2015 par rapport à celle de 2014 alors que le budget de 2016 sera accru de 7 pour cent par rapport à l’année en cours.
Certains membres de la commission ont relevé que sur les 52 questions soulevées au sujet du ministère de l’intérieur 70 % d’entre-elles portent sur la sécurité alors que 30 % touchent les affaires locales et municipales.
Intervenant sur cette question, le député Abdellatif Meki a défendu l’idée de mettre en place des projets d’industrie militaire comme choix stratégique alors que le député Mohamed Sidhom s’est interrogé sur les cadres médicaux spécialisés et leur répartition sur tout le territoire.
De son côté, le député Mohamed Rachedi a suggéré d’assurer une plus grande protection des zones frontalières et leurs habitants et d’octroyer une rallonge budgétaire à cet effet.
Le député Mabrouk Herizi s’est interrogé quant à lui sur l’opportunité de la décentralisation en “l’absence d’une enveloppe suffisante”.
“L’aménagement du territoire est devenu une grande entrave au développement devant l’ampleur pris par le phénomène de la construction l’anarchie”, a relevé de son côté le député Ahmed Saidi, tout en s’interrogeant sur les moyens d’atténuer ce phénomène.
Les autres députés ont souligné la nécessité de réserver des enveloppes importantes pour améliorer l’action des équipes et appareils sécuritaires de lutte contre le terrorisme tout en modernisant les équipements et installations et assurant la formation continue des cadres de l’intérieur.
Répondant aux interventions, Nejem Gharasalli a affirmé que son département “a modernisé l’institution sécuritaire, l’a renforcée en matériel moderne et a accordé un intérêt accru aux centres de sécurité frontalier et aux unités spéciales”.
Il a indiqué que le ministère de l’intérieur oeuvrera à s’équiper d’avions à cet effet, de plus de 380 véhicules blindés, outre les matériels, armes et munitions, dans le cadre de la guerre contre le terrorisme”.
Gharsallah a affirmé que des crédits importants estimés à 8,6 millions de dinars seront alloués au personnel de l’institution sécuritaire et la formation permanente et 7 millions pour les installations alors que 13 nouvelles zones de sécurité et 11 postes de sécurité seront mis en place en 2016.
Il a fait état également de la “volonté du ministère, en coordination avec les appareils militaires au ministère de la défense d’étudier les possibilités légales de développer l’industrie d’armement”.
A propos des affaires locales et municipales, il indiqué que son département a réservé 385 millions de dinars pour ce dossier, précisant l’achèvement du projet de loi sur les collectivités locales qui sera soumis au conseil des ministres et aux députés.
Sur un autre plan, Mohamed Nejem Gharsalli a démenti les rumeurs sur le projet de numérisation des papiers personnels, notamment la carte d’identité nationale et le passeport, indiquant que “toutes les institutions, structures et cadres en charge de ce projet sont tunisiens et il n’existe aucune interférence étrangère dans cette affaire”.