Cinq partis politiques ont Demandé samedi, une révision radicale de la loi des finances de 2016, afin qu’elle soit adaptée aux exigences de cette étape et de manière à instaurer une économie solidaire et sociale.
Ces formations constituées du Parti socialiste, Parti Ethawabet, Partis du travail patriotique et démocratique, du mouvement de la lutte patriotique et du parti Attarik ont recommandé samedi, lors d’une conférence sur le thème « pour une alternative nationale sociale et solidaire » la révision du projet de loi des finances 2016, afin d’alléger la charge fiscale supportée par les salariés et d’avoir un régime fiscal plus équitable.
Pour le secrétaire général du parti socialiste Mohamed Kilani le projet de budget de 2016 se réfère à la doctrine libérale d’autant qu’il s’oriente vers la vente des biens nationaux, à travers le mécanisme des Sukuks islamique, appelant les investisseurs nationaux à assumer leur responsabilité dans ce domaine.
Il a souligné que le modèle de développement actuel que le gouvernement adopte toujours constitue un motif d’inquiétude rappelant que les émeutes sociales qui ont eu lieu pendant la période de 17 décembre 2010 et 14 janvier a montré ses limites.
Il a demandé la révision totale du projet du budget de 2016 en vue de consacrer une économie sociale et solidaire qui prend en compte la situation sociale dans le pays et de manière à favoriser la lutte contre la cherté de la vie et de combattre le sentiment de l’injustice.
Il a souligné l’impératif de réduire au maximum l’endettement et éviter d’hypothéquer les générations futures et de partager les bénéfices et la richesse nationale.
De son coté, le secrétaire général du parti du travail patriotique et démocratique Abdrazzek Hammami a indiqué que malgré un certain contenu réformiste, le projet de loi des finances de 2016, demeure en deçà des aspirations.
Selon Hammami, le projet de loi soumis aux commissions de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) n’a pas réglé la question de la réforme fiscale notamment en ce qui le régime forfaitaire.
Il a critiqué la faiblesse des fonds consacrés au développement, lesquels n’ont pas dépassé 18% du budget de l’Etat avec un taux de réalisation de moins de 50%, soulignant la régression inquiétante du taux de croissance au cours de la dernière période.
Il a proposé de s’orienter vers une réforme fiscale réelle qui garantie une répartition équitable des impôts sur toutes les catégories sociales et d’alléger la charge fiscale supportée par les salariés qui payent la grande partie des impôts ( environ 80% des recettes imposables).
Hammami a appelé à la reprise de la production dans les secteurs importants notamment, tels que les phosphates et à la réhabilitation de la valeur travail à travers le déblocage des négociations sociales relatives au secteur privé.
Ali Abdallah professeur d’économie à l’université de Sousse a noté que le nouveau projet de budget est fondé notamment sur les ressources fiscales favorisant la pression fiscale supportée par les citoyens en l’absence d’une diversification des ressources de financement.
Pour cet enseignant, le projet du budget ne donne pas des signaux clairs en ce qui concerne l’existence d’un plan de relance de l’activité économique nationale à la lumière de l’absence d’une politique économique et d’une période de transition de plus de 5 ans avec la crise du parti au pouvoir (Nidaa Tounes).