Les participants à une table ronde sur les mécanismes nécessaires pour garantir le droit de l’élève à l’éducation et à la protection, ont été unanimes à souligner que l’enfance tunisienne reste, malgré les dangers qui la guettent (violence, délinquance, suicide), marginalisée et ne bénéficie pas de l’intérêt qu’elle mérite de la part des institutions publiques et des partis politiques.
Organisée, vendredi à Tunis, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des droits de l’enfant, fêtée le 20 novembre de chaque année, la rencontre a été marquée par une flagrante absence des représentants des structures publiques invitées à cet événement. Selon les participants, cette absence illustre bel et bien le manque d’intérêt accordé au secteur de l’enfance .
A cette occasion, Salsabil Klibi, professeur de droit constitutionnel, a mentionné que le cadre constitutionnel tunisien oblige l’Etat à protéger l’enfance, estimant que la réalité de l’enfant tunisien demeure en contraste avec la nouvelle constitution.
Klibi a mis l’accent sur l’importance du réseautage entre les différents intervenants dans le domaine de l’enfance (institutions, société civile, partis) pour protéger les enfants de la violence, l’échec scolaire, l’addiction, le terrorisme et en vue de renforcer les programmes éducatifs, la vie culturelle, sportive, et artistique en milieu scolaire.
Dans son intervention, Abdessatar Moussa, président de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme (LTDH) a lancé un cris d’alerte face à la dégradation de la situation de l’enfance en Tunisie, invitant, à ce propos, les autorités concernées à mettre en place une stratégie nationale pour protéger l’enfance.
De son côté, Moez Chérif, président de l’association tunisienne de défense des droits de l’enfant a indiqué que l’Etat est le seul responsable de la protection des enfants lors des mouvements sociaux.
Tenue à l’initiative de l’association tunisienne de défense des droits de l’enfant en collaboration avec l’union générale tunisienne du travail et la ligue tunisienne des droits de l’enfant avec l’appui de l’UNICEF, cette rencontre vise à réfléchir sur les mécanismes favorisant de renforcer la protection de l’enfant.