L’observatoire tunisien de l’indépendance de la justice a mis en garde jeudi contre les répercussions de l’interférence de la justice dans des considérations éthiques journalistiques.
Il est impératif de prendre en compte “les risques d’utilisation du processus judiciaire pour camoufler les défaillances du gouvernement dans le traitement des récentes opérations terroristes”, lit-on dans un communiqué de l’Observatoire.
L’Observatoire s’étonne aussi “de la rapidité” avec laquelle le ministère de la justice avait ordonné l’ouverture d’une enquête concernant la diffusion de séquences en rapport avec l’assassinat, par des terroristes, du jeune berger Mabrouk Soltani, en se référant aux dispositions de la loi antiterroriste, a-t-il noté.
L’observatoire a aussi exprimé ses craintes de voir le gouvernement “utiliser les fautes professionnelles” dans le cadre de la lutte contre le terrorisme pour porter atteinte à l’indépendance des entreprises de presse et pour menacer la liberté d’expression, citant les circonstances du limogeage du P-DG de la télévision tunisienne sans tenir compte des prérogatives juridiques de la HAICA.
L’observatoire a également critiqué la diffusion des séquences incriminées les qualifiant “d’atteinte à l’éthique professionnelle”, “aux principes de respect des droits humains” et des dispositions de l’article 5 du décret-loi N° 116 en date de 2011.