Tunisie : La HAICA, le CTLP et l’OTPJ dénoncent la poursuite en justice des journalistes

haica« Les fautes professionnelles commises par les journalistes ne peuvent être sanctionnées que sur la base des dispositions prévues par les décrets-lois n°115 et 116 régissant le secteur de l’information », a assuré la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA).

Dans une déclaration, mercredi, la HAICA s’est dite étonnée face à « la confusion entre les fautes professionnelles inhérentes à la profession journalistique et à celles en rapport avec des affaires du terrorisme », mettant en garde contre les éventuelles répercussions d’une telle confusion sur l’avenir de la liberté de presse et d’expression.

De son côté, le Centre de Tunis pour la liberté de la presse (CTLP) a jugé « grave » l’application de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent pour sanctionner le traitement médiatique de l’assassinat du jeune berger.

« La poursuite judiciaire des journalistes sur la base de cette loi pour des bavures professionnelles non- intentionnelles risque d’ouvrir la voie d’autres procès », lit-on dans une déclaration du CTLP.

Le centre a, également, invité les journalistes à se conformer aux règles de la profession, notamment, lors du traitement d’informations relatives au terrorisme et à éviter tout recours au sensationnel, à l’instar de la diffusion d’images choquantes.

Pour sa part, l’Organisation tunisienne de protection des journalistes (OTPJ) a fait savoir que le décret-loi n° 115 demeure le seul cadre juridique autorisant des poursuites judiciaires contre les journalistes pour des fautes professionnelles.

Dans une déclaration rendue publique mercredi, l’Organisation a estimé que le délit d’apologie du terrorisme prévu par l’article 31 de la loi antiterroriste, ne peut être assimilé aux bavures médiatiques inhérentes aux affaires du terrorisme.