Le ministère de l’éducation n’a pas adopté une méthodologie scientifique pour la réforme du système éducatif, a souligné Ismail Bou Seroual, membre du comité scientifique du réseau de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (REFORS).
La réforme doit être une affaire sociétale commune basée sur une approche participative engageant les différentes parties notamment la société civile, a-t-il ajouté lors d’une conférence tenue samedi à Tunis sur “le rôle de la société civile dans la réforme du système éducatif” à l’initiative de l’association tunisienne des éducateurs (ATE) en collaboration avec le REFORS et la coalition civile pour la réforme du système éducatif.
Il a dénoncé, à cette occasion, l’exclusion de la société civile du dialogue national organisé sur la réforme du système éducatif par le ministère de l’éducation. “Deux approches fondamentales doivent être prises en considération lors de cette réforme, celle de la gouvernance (la bonne gestion administrative et financière) et l’approche stratégique”, a-t-il insisté.
De son côté, Samir Ben Jomâa, membre de l’ATE a signalé que deux livres ont été élaborés, à cette occasion, sur “la reconstruction du système national éducatif” et “une vision d’un consensus national sur l’éducation” incluant les propositions et les visions de la société civile sur cette réforme.
Ce travail est le fruit de l’union des efforts de commissions scientifiques relevant du tissu associatif tout au long d’une année, a t-il précisé.
Les propositions de l’ATE portent notamment sur la création d’un conseil national supérieur d’éducation et d’un conseil supérieur de la bonne gouvernance, a indiqué Abdessatar El Fekih, membre de l’ATE. “L’association tunisienne des éducateurs appelle aussi à encourager la créativité et le bon usage des nouvelles technologies”, a t-il ajouté.
La réforme du système éducatif doit être aussi fondée sur la réforme institutionnelle, a affirmé Fathi Esseii, membre de la coalition.
D’ailleurs, la coalition civile pour la réforme du système éducatif a présenté, dans ce cadre, cinq propositions portant notamment sur la création d’un conseil supérieur de l’éducation, d’une institution pour l’évaluation du système éducatif, d’un secrétariat d’Etat chargé de la réforme éducative et d’une faculté de formation du cadre éducatif outre l’élaboration d’un pacte national commun sur l’éducation, engageant toutes les parties politiques et sociales.