A moins de deux jours de la réunion cruciale de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui devra décider d’une éventuelle suspension de la Russie de toute compétition, dont les Jeux olympiques de Rio en 6102, le président russe, Vladimir Poutine a ordonné une “enquête interne” pour faire la lumière sur les accusations de “dopage organisé” dans l’athlétisme russe.
“Nous devons tout faire en Russie pour nous débarrasser de ce problème”, a déclaré M. Poutine, lors d’une réunion avec des responsables sportifs, mercredi soir à Sotchi, ville hôte des JO d’hiver 2014.
“Il faut effectuer notre propre enquête interne”, a souligné le président russe, appelant les responsables sportifs de son pays à la “coopération la plus ouverte, la plus professionnelle avec les structures internationales antidopage”.
Le président russe réagissait pour la première fois à la publication, lundi, d’un rapport de la commission indépendante de l’Agence mondiale antidopage (Ama) visant la Fédération russe d’athlétisme, accusée d’avoir systématiquement contourné pendant des années les règles en matière de dopage.
“J’ai demandé au ministre des Sports (Vitali Moutko) et à tous nos collègues liés au sport d’une manière ou d’une autre de consacrer à cette question la plus extrême attention”, a déclaré M. Poutine.
La Russie n’est pas le seul pays, ni l’athlétisme le seul sport, à faire face au problème du dopage organisé, selon le rapport de l’AMA. “Ce problème n’existe pas qu’en Russie, mais si nos collègues étrangers ont des questions, il faut y répondre pour qu’ils n’en aient plus”, a souligné le président russe.
M. Poutine, qui a fait du sport une de ses priorités stratégiques pour le rayonnement de la Russie à l’étranger, a appelé à “protéger les athlètes russes contre le recours à des médicaments interdits”, lors de cette réunion consacrée aux préparatifs aux Jeux Olympiques qui seront organisés du 5 au 12 août prochain à Rio de Janeiro (Brésil).
Alors que la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) doit décider demain d’une éventuelle suspension de la Russie de toute compétition, dont les JO de Rio, le président russe a insisté sur le fait que les sanctions pour dopage doivent être “individuelles” et non pas collectives.
Dans son rapport de plus de 300 pages, l’AMA a accusé le chef du laboratoire antidopage de Moscou, Grigori Rodtchenkov, d’être au cœur d’un système généralisé de dopage dans l’athlétisme russe, qui inclut notamment la destruction des tests positifs aux produits dopants, précisant que 1417 échantillons ont été détruits en décembre 2014, à la veille de la visite de sa commission d’enquête qui avait signalé son arrivée au directeur du laboratoire russe.
Grigori Rodtchenkov a démissionné mardi soir. Le scandale du dopage et de la corruption dans l’athlétisme russe intervient alors que la Russie se prépare à accueillir en 2018 la Coupe du monde de football.