La fragilité due à l’absence de projet sociétal innovateur est la caractéristique actuelle de la société tunisienne selon les universitaires présents, jeudi, à la 6ème Conférence sur l’anthropologie biologique et culturelle qu’accueille l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beit al-Hikma, à Carthage, en banlieue nord de Tunis.
Malgré cette fragilité singulière, les Tunisiens gardent toujours l’espoir de surmonter les obstacles, d’instaurer la sécuritaire et de réaliser un dynamisme économique et culturel, ce qui est de nature à favoriser le lancement d’une révolution pacifique «la révolution de la pensée arabo-musulmane libre», a précisé Hassan Chaâbane, Professeur à l’université de Monastir.
Dans le même ordre d’idées, Mouldi Youssefi, Professeur à l’université de Tunis, a fait savoir que la réussite de la révolution revient à l’homogénéité biologique et culturelle du peuple tunisien qui s’est soudé et immunisé davantage, depuis l’époque du président Habib Bourguiba qui avait, au lendemain de l’indépendance tunisienne en 1956, réussi à abolir les traditions tribales négatives en assurant l’intégration de tous les citoyens sous l’Etat de droit.
Cette homogénéité biologique et culturelle chez les Tunisiens demeurera un rempart solide contre la déviation de la révolution de ses objectifs et l’entrée dans des confrontations et querelles.
Elle fera face à toute tentative de diviser les Tunisiens à des fins politiques «abjectes», a-t-il ajouté. Les intervenants à la Conférence ont conclu que “la société fera face à des changements sociaux et à une effervescence politique qui donneront naissance à un nouveau courant ayant pour fondement l’identité tunisienne”.
Ceci permettra d’aboutir à l’unité nationale et à la réconciliation entre histoire et culture pour entamer l’étape de la construction nationale qui devrait reposer sur une stratégie porteuse d’un projet sociétal innovateur à même de renforcer la société civile, préserver les libertés et asseoir les bases d’une culture démocratique.