Les indicateurs de développement social et humain en Tunisie et dans le monde arabe sont en-deça du niveau escompté, a déclaré le ministre des Affaires sociales, Ahmed Ammar Youmbaï.
S’exprimant, mardi à Tunis, à l’ouverture d’une conférence sur la planification stratégique et prospective des politiques sociales dans les pays arabes, Youmbaï a estimé que les politiques sociales adoptées dans les pays arabes sont “lacunaires, peu efficaces et déficientes”.
Remédier à ces insuffisances, constitue, selon Yombai, un préalable nécessaire pour réussir la transition démocratique et instaurer une société solidaire et équilibrée où prévalent les valeurs de justice sociale, de liberté et d’égalité entre les catégories et les régions”.
Revenant sur le thème de la conférence, le ministre a tenu à préciser que l’orientation vers la planification stratégique et prospective ne manquera pas de pallier aux lacunes et aux insuffisances des politiques sociales dans les pays arabes.
“Il s’agit d’adopter une approche prospective et de veille stratégique pour traiter de manière anticipative des phénomènes sociaux dans le cadre d’un processus participatif qui garantit un surcroît d’efficacité pour ces politiques et programmes”, a-t-il expliqué.
De son côté, le représentant du secrétariat général de la Ligue des Etats Arabes, Tarek Nabil Naboulsi a appelé les participants à la conférence à la nécessité de mettre en place une stratégie de planification stratégique et prospective des politiques sociales dans le monde arabe.
“Cette stratégie devra prendre en considération la réalité des pays, leurs spécificités ainsi que leurs différences au niveau des potentialités et des capacités en termes de développement durable”, a-t-il recommandé. “Il est impératif de coordonner et d’agir dans le cadre d’un système unifié en vue de soutenir les pays arabes les moins avancés et d’aider les pays qui accueillent les réfugiés et les déplacés”, a- t-il encore ajouté.
Pour sa part, le directeur de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES), Hatem Ben Salem, a souligné que les politiques publiques en Tunisie et dans le monde arabe “manquent de prospection et de vision stratégique, ce qui a eu une influence négative sur les plans stratégiques de développement”.
“Adopter la planification stratégique dans le secteur social contribue à lutter contre la marginalisation et l’exclusion”, a t-il soutenu, appelant à prendre conscience des dangers qui pèsent sur les pays arabes, notamment, le domaine sécuritaire.
“Plus que jamais, il est impérieux de faire associer les différentes composantes de la société civile et du secteur privé à l’élaboration des programmes et nouveaux plans de développement et de réactiver le système de veille stratégique au double plan national et international”, a-t-il encore recommandé.
Organisée à l’initiative du ministère des Affaires sociales en coopération avec la Ligue des Etats Arabes, la conférence se poursuivra pendant deux jours.