La refonte et la restructuration de la carte scolaire est l’une des mesures nécessaires et importantes dans la réforme de l’enseignement primaire même si elle est douloureuse, a souligné Néji jalloul, ministre de l’éducation, lundi, lors d’une journée nationale d’étude portant sur la refonte de la carte scolaire tunisienne organisée au Centre national d’innovation pédagogique et de recherche en éducation en présence des cadres du ministère. Jalloul a déclaré que la réforme débutera à partir de l’année scolaire 2016/2017.
Il a aussi mentionné que la carte scolaire tunisienne actuelle date des années 80 et qu’elle « est structurellement inadaptée et sous-développée donnant des résultats anachroniques qui ne répondent pas aux besoins actuels d’un enseignement de qualité ».
Le ministre de l’éducation a indiqué que la carte scolaire montre que le nombre d’élèves dans plusieurs écoles situées dans des régions comme Siliana ou Le Kef, ne dépasse pas 3 à 4 élèves par école engendrant ainsi un coût élevé pour l’Etat.
Ces écoles allégées, adoptant la classe à sections (plusieurs niveaux dans la même classe), renforcent l’isolement et la baisse du niveau scolaire des élèves, a-t-il dit, expliquant, à cet égard, qu’un élève qui a suivi un enseignement dans une classe à sections arrive à la sixième année (fin du cursus primaire) avec un niveau de deuxième année primaire, a-t-il fait remarquer.
De même, Néji Jalloul a révélé que la classe à sections est l’une des raisons de l’échec et de l’abandon scolaire et condamne 7 gouvernorats à l’instar de Siliana ou Le kef à l’exclusion, précisant à cet égard, qu’aucun élève de ces gouvernorats n’a pu rejoindre une faculté de médecine ou une école préparatoire d’ingénierie pour l’année scolaire 2015/2016.
Le ministre de l’éducation a ainsi préconisé que la refonte de la carte scolaire passe par sa rationalisation à travers le regroupement des élèves, signalant que cette démarche reste tributaire de la mise en place d’un transport de qualité, d’une cantine et d’un hébergement de qualité en plus d’une gestion efficace, transparente et saine de l’argent public.
Jalloul a tenu par ailleurs à mettre en valeur le rôle de la refonte de la carte scolaire qui favorisera une meilleure distribution de l’argent public, une augmentation du salaire de l’enseignant et l’instauration de l’école numérique.