“Exploitation et abus sexuels à l’encontre des enfants : Traitement médiatique”, tel est le thème d’un atelier de formation et de sensibilisation à l’intention d’un nombre de représentants des médias tunisiens dont les travaux ont démarré, mardi, à Tunis.
Initiative du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, cet atelier, organisé avec le concours de la Haute Autorité indépendante de la communication audio-visuelle (HAICA) et le Conseil de l’Europe et financé par l’Union Européenne (UE) se penchera sur la présentation du cadre juridique national, régional et international régissant l’exploitation et l’abus sexuel à l’encontre des enfants, dont la convention du Conseil de l’Europe sur la protection des enfants contre l’exploitation et l’abus sexuel.
Le traitement médiatique des questions liées à l’exploitation et à l’abus sexuel à l’encontre des enfants ainsi que le rôle préventif et de sensibilisation dévolu aux médias afin de faire face à la violence sexuelle à l’encontre des enfants seront également débattus lors de cet atelier.
“Les services du délégué à la protection de l’enfance ont relevé 331 cas d’exploitation ou d’abus sexuel en 2014”, a annoncé la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Samira Merai Friaa, affirmant que ce nombre est nettement inférieur à la réalité puisque plusieurs cas passent encore sous silence pour des raisons socioculturelles et psychologiques.
“Maintenir le silence à l’égard de ces agissements et exactions ne fait que consacrer l’impunité du criminel et prive la victime de l’accompagnement psychologique et social”, a-t-elle averti.
Pour la Ministre, la protection de l’enfant est une responsabilité commune qui incombe aux différentes parties concernées, notamment les médias, compte tenu de leur rôle dans le changement des mentalités, l’orientation de l’opinion publique et la sensibilisation des parents à la nécessité d’informer sur les cas d’abus sexuels.
“Plus que jamais les médias sont appelés à prendre en considération l’impact psychologique que pourrait avoir le traitement de ce type de dossiers sur la personnalité et l’avenir de l’enfant”, a insisté la ministre.
Pour sa part, Nouri Lajmi, président de la Haute Autorité indépendante de la communication audio-visuelle (HAICA), a tenu à préciser que pour ” faire face au traitement négatif à l’égard des questions de l’enfant, il importe de prendre conscience des droits de l’enfant et les modalités de leur protection”, mettant en garde contre “toute forme de sensation”.
Lajmi a mis l’accent sur la mission régulatrice dévolue à la HAICA à travers son observatoire qui passe au crible les informations se rapportant aux enfants et se charge de relever les violations et atteintes aux droits de l’enfant, faisant remarquer que l’instance s’abstient d’infliger des sanctions à l’encontre des journalistes qui ignorent les droits de l’enfant.