Une étude sur la mobilisation électorale en Tunisie au cours des législatives de 2014 montre que le public de mobilisation est un public partisan ou ayant des relations de parenté ou de voisinage avec l’un des candidats.
Il s’agit également d’un public masculin, adulte et citadin. L’étude, réalisée par le centre arabe des recherches et de l’étude des politiques avec le concours du forum des sciences sociales appliquées, a englobé 1600 participants aux réunions de campagne et plus de 540 têtes de liste.
Elle a couvert 15 jours de campagne. Selon les organisateurs, il s’agit de la première étude qui s’intéresse à la sociologie électorale en Tunisie.
Le président du centre Mehdi Mabrouk a estimé que le pari fait sur « les hésitants et les non adhérents » était un pari faible dans la mesure où la polarisation a englobé seulement ceux qui ont adhéré à la mobilisation et avaient une position claire, ce qui implique que les choix étaient déjà faits avant la mobilisation électorale.
L’étude qui constate l’absence de violence pendant la campagne, note, toutefois que la mobilisation électorale a révélé l’existence d’une « relation tacite entre l’argent et la politique ».
Le président du forum des sciences sociales appliquées Abdelwaheb Ben Hfaiedh a indiqué, pour sa part, que l’étude fait état d’une évolution des modes de mobilisation en 2014 comparé à 2011 et que la campagne de 2014 a été plus pacifique que celle de 2011.
De son coté, le professeur d’histoire moderne Abdellatif Hanachi a relevé que les élections législatives ont été, selon des rapports internationaux, plus transparentes et plus loyales par rapport aux échéances précédentes.
Il a ajouté que la mobilisation a montré que le comportement électoral du citoyen était guidé pas des facteurs politiques, idéologiques et culturels et qu’il dépendait des appartenances à la tribu, la famille et le voisinage, en plus des relations avec le monde des affaires.