Le phénomène de la construction anarchique est devenu une source de mécontentement pour les habitants des différentes villes du gouvernorat de Sidi Bouzid, alors qu’il a envahi de vastes superficies dans les zones municipales.
Plusieurs citoyens se sont plaints dans des déclarations à l’agence TAP de la propagation de ce phénomène.
Pour Mohamed Barhoumi (de la délégation de Jelma), le rythme de la construction anarchique dans les quartiers s’est accru après la révolution. «Les quartiers réglementaires ne sont pas également à l’abri de ce phénomène et les voisins sont dans l’incapacité de lutter contre les contrevenants, en absence de toute répression de la part des agents de la municipalité».
Lasaâd Mhamdi (de la délégation de Sabala) a précisé que le phénomène de la construction anarchique a concerné plusieurs zones urbaines et a défiguré les villes. «Plusieurs quartiers ont été construits sans aucun critères techniques relatifs à la sécurité des constructions».
Quant à Amara Samari (délégation de Menzel Bouzayen), il a considéré que le délai légal d’obtention d’une autorisation de bâtir pour un logement individuel dans une zone d’habitation peut aller d’un mois jusqu’à plusieurs mois, et ce sans la présentation d’aucune raison convaincante.
Cette situation, a-t-il dit, oblige les citoyens à construire sans obtenir des autorisations et à contrevenir par conséquent à la loi.
Plusieurs habitants de ces quartiers concernés par le phénomène de la construction anarchique, ont déposé des plaintes auprès des différentes autorités et présenté au ministère de tutelle et aux administrations concernées des pétitions accompagnées de pièces justificatives, pour mettre fin à la construction anarchique et sanctionner les contrevenants.
Pour sa part, le président du département des affaires municipales à Sidi Bouzid, Nour Chokri a indiqué que la ville de Sidi Bouzid souffre, à l’instar de tous les gouvernorats, de l’exacerbation du phénomène de la construction anarchique, en raison de l’intégration en 2012, des inspecteurs municipaux au corps de la police municipale. C’est ainsi que 6 municipalités sur 10 à Sidi Bouzid sont dépourvues d’inspecteurs municipaux.
Il a ajouté que le vide administratif dans nombre de municipalités après la dissolution des conseils municipaux après la révolution, la précarité des situations sociales de certaines catégories sociales et la régression de la sécurité au cours de la période post- révolution sont autant de facteurs qui expliquent la propagation de la construction anarchique. Concernant les décisions de destruction prises depuis l’année 2011, à Sidi Bouzid, Nour Chokri a dit que seulement 60 décisions ont été appliquées sur un total de 234 décisions.
Le responsable a assuré que des décisions ont été prises relatives aux constructions anarchiques.
Ces dernières ont été classées en deux types : des constructions dont la situation ne pourra pas être régularisée car il s’agit de constructions bâties sur des terrains non aménagés, au bord des Oueds, des cours d’eaux et dans les zones vertes, et d’autres dont la situation pourra être résolue car elles sont bâties sur des terrains aménagés.
«Les propriétaires de ces constructions devront présenter des demandes à la municipalité concernée pour régulariser leurs situations» , a-t-il conclu.