Le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur, chargé des Affaires locales, Hédi Majdoub, a annoncé vendredi le lancement du programme de développement urbain de gouvernance locale (PDUGL) qui vise à concrétiser le renforcement de la décentralisation telle que prévue dans la nouvelle Constitution de 2014.
Lors d’une journée organisée à Tunis à l’initiative de la Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales en collaboration avec la direction générale des collectivités locales, le centre de formation et d’appui à la décentralisation et la Banque mondiale, Hédi Majdoub a signalé que ce programme vise à appuyer l’autorité locale et à permettre aux collectivités locales d’être le moteur du développement.
Il s’agit également, a-t-il fait savoir, d’adopter une approche participative en conformité avec les principes de transparence et les règles de bonne gouvernance et de passer d’un système centralisé vers un système conçu pour augmenter les performances permettant d’améliorer la qualité de services rendus outre la mise à niveau d’un programme de renforcement des capacités administratives, financières et techniques permettant de mettre à niveau les communes.
Pour sa part, Sami Makki, directeur général de la Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales a indiqué que le coût global du programme s’élève à 1.220MD dont 530MD sont mobilisés par l’Etat sous forme de subvention.
Il a ajouté que ce programme a pour objectif de permettre aux collectivités locales de fournir les services locaux de manière plus efficace et plus sûre en répondant aux priorités identifiées de leurs citoyens et ce, dans le cadre d’une approche participative.
Le responsable a fait remarquer que le PDUGL vise aussi à réduire les disparités entre les régions et au sein d’une même commune à travers la réhabilitation de 220 quartiers populaires répartis sur 180 communes des différentes régions du pays.
Il a, en outre, signalé que l’octroi des aides aux communes dépendra de leurs rendements et de leurs performances qui seront évaluées par des structures indépendantes.
« L’implication des citoyens de manière effective dans l’élaboration des programmes d’investissement communaux sera l’un des critères principaux d’évaluation », a-t-il dit.
Sami Makki a estimé que les plusieurs communes continuent à dépenser des milliards pour les équipements sans qu’il y ait des résultats concrets et ce « en raison de l’absence de la transparence et du contrôle ».
La manifestation a été, aussi, une occasion pour signer un protocole d’entente entre le Programme d’appui à la société civile et la Caisse des prêts et de soutien des collectivités locales.
Le directeur du programme d’appui à la société civile, Imed Abdeljaoued, a signalé qu’en vertu de cet accord le Programme prévoit la formation de 300 facilitateurs locaux qui assureront la coordination au niveau local entre la commune et les citoyens.
De son côté, Onur Ozlu, économiste principal à la Banque Mondiale a souligné l’importance du rôle de la société civile dans ce projet.
« La Banque Mondiale qui soutient depuis longtemps le développement municipal en Tunisie, assurera à travers ce nouveau programme le soutien opérationnel, l’assistance technique et financière et le travail analytique », a-t-il signalé.
« La Tunisie qui a bien mérité son Prix Nobel de la paix au titre de l’année 2015, a une importance très symbolique pour la Banque Mondiale », a-t-il précisé.