L’allégement de l’endettement de la Tunisie et la reconversion de sa dette multilatérale en financements directs de grands projets, est l’une des principales recommandations présentées par 26 organisations de la société civile, à l’occasion du démarrage officiel, lundi des négociations sur l’Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA) entre la Tunisie et l’UE.
Concernant le Partenariat Privilégié de l’Union Européenne avec le Tunisie, les organisations signataires recommandent dans un communiqué publié à Tunis, d’orienter leurs relations dans une perspective stratégique qui contribue à relever les principaux défis: maîtrise des technologies, de la sécurité alimentaire, de l’autonomie énergétique et de la gestion de l’eau.
Il s’agit aussi d’orienter l’aide de l’UE vers les besoins identifiés par la Tunisie et non pas subordonner les stratégies nationales aux pays partenaires en fonction des fonds existants.
S’agissant de l’ALECA, les organisations signataires appellent l’UE à tenir compte de la compétivité inégale entre les économies tunisiennes et européennes ainsi que de la persistance des aides publiques européennes accordées à certains de leurs secteurs stratégiques.
Elle préconisent la réalisation d’un bilan du partenariat avec l’UE tel qu’il a été engagé depuis 1995 et à entreprendre, sans délais, des études indépendantes et actualisées d’impact multidimensionnel de l’ALECA en intégrant notamment la dimension des droits économiques et sociaux (disparités régionales, précarité des emplois, sous-traitance, perte d’emplois, protection sociale, pertes des ressources fiscales).
Les recommandations concernent également, le renoncement aux conditionnalités susceptibles d’imposer des réformes structurelles et des politiques d’austérité défavorables aux droits économiques et sociaux des citoyens.
Ces organisations demandent “des mécanismes d’exception”, pour remédier au caractère asymétrique des relations entre la Tunisie et l’UE et de promouvoir la coopération technique et scientifique dans les domaines des TIC, des énergies renouvelables et de l’économie sociale et solidaire. il est, encore, recommandé d’assortir la liberté de circulation des biens, des services et des capitaux à la libre circulation des personnes, et de développer un cadre institutionnel permettant l’expression et l’implication effective de la société civile aux différentes phases et volets des négociations.
Enfin, et concernant les fonds spoliés, les organisations signataires appellent l’UE à aider le peuple tunisien à mettre en place et accélérer les procédures pour récupérer les fonds spoliés par l’ancien régime.
Parmi les ONG signataires de ce communiqué, figurent l’UGTT, la LTDH, l’ONAT (avocats tunisiens), l’ATFD, le FTDES, l’AMT, la SNJT, l’AFTURD, l’UNFT….
Elles ont précisé que ces recommandations sont le résultat de réflexions menées par l’ensemble des ONG Signataires et sont le fruit des échanges qui ont eu lieu durant 18 mois de travail collectif marqués par plusieurs sessions de débat et de travail, appuyés par des contributions d’experts, ainsi que des missions de plaidoyer auprès des différentes instances de l’UE.