La coordination nationale des assistants contractuels a appelé, mercredi, le gouvernement à régulariser la situation de ses affiliés, suite à la décision du conseil des universités réuni le 3 septembre 2015, de renvoyer 2.500 assistants contractuels au chômage forcé.
Lors d’un point de presse tenu, mardi, au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), le porte-parole de la coordination, Wissem Sahli a appelé le chef du gouvernement à faire prévaloir l’intérêt de l’étudiant et le placer au-dessus de toute autre considération, notamment suite à la suspension des cours dans nombre d’universités en raison de l’obstination des directeurs des établissements universitaires et des chefs de département à refuser les nouveaux contractuels pour motif de « manque d’expérience».
Sahli a exhorté le gouvernement à révéler les “contrevérités” au sujet des concours de recrutement de l’enseignement supérieur, s’agissant du nombre des postes déclarés, soit 2830 au niveau de toute la République.
Il a indiqué que ce chiffre recèle deux « contrevérités », en l’occurrence, l’avancement et la promotion dans les différents postes dans le corps de l’enseignement supérieur et l’ouverture de postes dans certaines spécialités souffrant de l’absence des écoles doctorales, telles les langues espagnole et allemande (22 postes).
« Une telle démarche vise à induire en erreur et à gonfler le nombre global des postes », a-t-il dénoncé: « Force est de relever une tendance à réduire le nombre de postes», mettant en garde contre « le risque de ne pas programmer des postes dans certaines spécialités où les candidatures s’avèrent fort nombreuses, à l’instar de la biologie ( 500 candidats pour 29 postes).
Le porte-parole de la coordination des assistants contractuels a fait le point sur le sort des assistants contractuels, affirmant que « l’élite tunisienne se trouve aujourd’hui en proie à une situation sociale précaire, catastrophique et désastreuse ».
« La politique d’exploitation et de sous-traitance a démarré depuis l’année universitaire 2013-2014 à travers la substitution de la formule du contrat de recrutement d’assistant contractuel par celle du contrat de prestation de services » dépourvu de toute couverture sociale, a fait savoir le porte-parole.
Cette politique s’est poursuivie à travers “l’atermoiement et le laxisme” dont a fait preuve le ministère dans le versement des salaires (10 mois), ce qui a abouti à la décision du ministère de l’enseignement supérieur de congédier arbitrairement tous les assistants contractuels après avoir acquis une solide expérience pédagogique en matière d’enseignement entre 5 et 8 ans, toujours selon le porte- parole.
“Une telle décision constitue une désengagement envers le projet de l’investissement dans le capital humain, de même qu’elle représente une renonciation à l’expérience de ces enseignants contractuels”, a-t-il déploré.
Sahli a révélé que la coordination envisage d’organiser, jeudi, un mouvement de protestation des assistants contractuels, à la place du gouvernement à la Kasbah, menaçant de durcir les formes de militantisme, tels que la grève de la faim et le recours à la justice pour réclamer le droit à la couverture sociale et à un travail décent.
Au mois de septembre dernier, la coordination avait présenté au chef du gouvernement une proposition en vue de régulariser la situation des assistants contractuels, prévoyant le recrutement des enseignants contractuels dans le poste de chercheur ou dans le poste de professeur du corps commun de l’enseignement supérieur ou au poste d’attaché de recherche, selon les diplômes obtenus par les candidats.