Me Ali Kalthoum, membre du collectif de défense du martyr Chokri Belaid, a demandé l’ouverture d’une information judiciaire contre le juge d’instruction en charge de l’affaire de Chokri Belaid qui « cherche à dissimuler les preuves de cet assassinat ».
Dans une conférence de presse, mardi, à Tunis, Ali Kalthoum a estimé que le juge d’instruction n’a pas fait preuve d’impartialité et d’intégrité.
Il est aujourd’hui considéré complice étant donné qu’il dissimule une série de preuves, dont le résultat de l’analyse balistique, a-t-il ajouté. Le juge d’instruction n’a pas transmis dans les délais, les correspondances sur les communications téléphoniques des personnes impliquées aux parties concernées.
L’avocat a noté que la 9e chambre d’accusation de la Cour d’appel de Tunis considère que l’affaire de l’assassinat Chokri Belaid n’a pas encore été élucidée. L’enquête menée par le juge d’instruction étant incomplète, dans la mesure où la liste des personnes impliquées dans ce meurtre n’est pas exhaustive.
Pour sa part, Besma Khalfaoui, veuve du martyr Chokri Belaid, a estimé que le dossier de l’affaire stagne, appelant, dans ce sens, à la création d’un comité de suivi de l’enquête composée de représentants de la Présidence de la République, de la Présidence du gouvernement et de l’Assemblée des Représentants du peuple.
Elle a exhorté toutes les parties concernées, dont la Présidence de la République et la Présidence du gouvernement, à respecter leurs engagements en dévoilant la vérité dans cette affaire et poursuivre les assassins et les commanditaires.
Besma Khalfaoui a lancé un appel pour une mobilisation des partis politiques et de la société civile autour de l’affaire du martyr Chokri Belaid.
Elle a dit avoir eu des promesses fermes de la part du président de la République, Béji Caid Essebsi, qui l’a appelée ce matin, pour lui réaffirmer son engagement à œuvrer pour dévoiler la vérité dans cette affaire.
Au sujet de la vidéo de Moez Ben Gharbia, relayée sur les réseaux sociaux, Besma Khalfaoui a indiqué avoir reçu, depuis l’assassinat, plusieurs informations qui « n’ont pas aidé à la progression de l’enquête ».