
Il s’agit d’un jeune étudiant tunisien condamné en première instance à un an de prison pour… homosexualité supposée. Le jeune homme n’a pas été pris en flagrant délit, mais sur la base de «certains SMS» retrouvés par la police et une certaine pseudo-expertise d’un médecin légiste. Du coup, un juge s’est permis de prononcer une condamnation à de la prison ferme, déplore Dr Moez Ben Salem dans un entretien avec le site web Kapitalis.
La journaliste Amel Smaoui a ajouté plus détails sur l’affaire en écrivant sur sa page Facebook:
«Suite à un long entretien avec l’avocate du jeune homme de 22 ans qui a été condamné à 1 an de prison pour homosexualité et qui a subi un contrôle anal, voici les infos que j’ai pu recueillir:
– 6 jours de garde à vue sans que la famille ou les amis aient été prévenus de la présence du jeune homme dans les locaux de la police.
– Il a pris des claques et a été humilié le 1er jour.
– Le médecin légiste n’a pas dit au jeune homme qu’il était en droit de refuser de subir l’examen anal.
– L’examen a eu lieu en présence de plusieurs personnes dans la pièce.
– Le médecin a utilisé son doigt pour le toucher rectal.
– Il n’a pas assisté à la première audience de son procès. Il n’a pas été convoqué. Ce n’est que sous la pression de son avocate qu’il a assisté à la deuxième audience.
– Selon l’article 230, il risquait jusqu’à 3 ans de prison.
– Le juge était une femme.
– Entre le jour où il a été arrêté et le jour où il a été condamné, il s’est écoulé 1 semaine.
– Il n’a pas été pris en flagrant délit. Il a avoué avoir des rapports homosexuels dans le cadre d’une enquête de police.
– Il a fait appel. Nous suivrons l’affaire.
– sa famille, qui ne savait pas qu’il était homosexuel le soutient.
Le plus triste dans tout ça, c’est qu’il ne réalise pas dans quel tourbillon il a été pris et qu’à la question “comment vis-tu tout ça”, il a répondu: “je me suis toujours attendu au pire, je vis en Tunisie” ».




