La signature de l’accord sur les majorations salariales entre l’UGTT et le gouvernement est de nature à favoriser la paix sociale, la production et le retour au travail, a déclaré mardi soir le président de la République Beji Caid Essebsi.
Il s’agit de la deuxième initiative visant à sortir le pays de la crise, a -t-il noté dans un entretien télévisé sur la chaîne privée Nesma TV.
La première initiative étant le projet de loi sur la réconciliation économique. Ce projet est au cœur de la Constitution, il ne sera pas retiré, a-t-il affirmé avant d’ajouter que sa modification est du seul ressort du parlement. « Le pays a besoin de mesures audacieuses et exceptionnelles pour surmonter la crise ».
La loi de réconciliation économique, a-t-il relevé, a été proposée face à une situation économique très critique et des taux de croissance oscillant entre 1 et 0%. Et d’ajouter que l’administration tunisienne se trouve aujourd’hui bloquée parce que quelque 10 mille personnes entre hommes d’affaires et personnel de l’administration craignent des poursuites judiciaires.
Sur un autre plan, le président a insisté sur la garantie des libertés de manifester dans la rue et de s’exprimer, s’engageant à fournir la protection sécuritaire optimale aux manifestants. Il a toutefois, estimé que les mouvements de protestation contre la loi de réconciliation économique qui avaient mobilisé mille sécuritaires, présentaient un risque bien réel face aux menaces sécuritaires qui pèsent sur le pays.
Abordant l’attentat de Sousse, Caid Essebsi n’a pas nié la lenteur de l’enquête assurant qu’une étude d’envergure est en cours d’élaboration pour remédier aux lacunes. Jusqu’à ce jour, le gouvernement Habib Essib réussit sa mission, a-t-il soutenu, sur un autre plan.« Si le chef du gouvernement juge utile d’introduire un remaniement ministériel, il n’a qu’à le faire ».
Concernant la cohabitation Ennahdha-Nidaa, Caid Essebsi a fait observer que la stabilité dans le pays exige le consensus entre toutes les composantes du paysage politique. Sur la nomination et la révocation des Imams, il a indiqué que les mosquées sont faites pour invoquer dieu et non pour exercer la politique.
« Certains Imams constituent un danger pour la sécurité et doivent rendre des comptes ». Sur un tout autre registre, le président de la République a fermement démenti l’existence d’une crise au niveau des relations entre la Tunisie et les Emirats Arabes Unis.
Aucun mandat d’amener n’a été émis contre le gouverneur de Dubai, a-t-il insisté. Abordant le dossier libyen, il a mis l’accent sur l’importance, pour les parties libyennes, de parvenir à des accords sans intervention de l’étranger et loin des agendas étrangers.