Protester, dire non et refuser d’entrer dans cette logique d’amalgame vis-à-vis des français d’origines diverses en faisant d’eux “le bouc émissaire”, est l’un des soucis qui ont donné naissance au livre «Pour les musulmans», justifie Edwy Plenel.
Publié en 2014 aux éditions la Découverte, “Pour les Musulmans” est aussi écrit afin de “tendre la main à mes compatriotes de cultures diverses et multiples stigmatisés, dit Plenel devant un grand auditoire de journalistes, d’intellectuels et d’étudiants présents, samedi, à la rencontre Débat dédiée à ce livre à l’Institut Français de Tunisie (IFT).
L’auteur rejette cette idée « d’intégration» dont on parle dans une France habitée par ses peurs, ses inquiétudes et ses craintes sécuritaires, «un mot qui demande à l’autre de s’effacer», dit-il en proposant ce livre «écrit pour tous ces musulmans et toutes ces minorités pour leur dire vous avez le droit d’être des français musulmans».
Cet écrivain, ancien journaliste du journal le Monde cite une phrase de la chancelière allemande, Angela Merkel qui déclarait «l’Islam appartient à l’Allemagne», en disant, «j’aurais aimé entendre ce mot en France.
Déjà traduit en arabe, le livre «Pour les musulmans», porte un titre avec une résonance qui va au delà de la France, estime Plenel refusant ce système de diabolisation d’une communauté à cause de son appartenance religieuse, ethnique ou autre.
Evoquant la Révolution tunisienne, Plenel croit qu’elle représente une espérance qui pourrait libérer ceux de l’autre cote de la méditerranée de leur peur et de la dialbolisation de l’autre qu’il soit musulman, arabe, émigré ou autre.
S’inspirant de l’esprit de réconciliation chez le leader sud africain Nelson Mandela au lendemain de la fin de l’apartheid qui disait «We are a rainbow nation» (nous sommes une Nation Arc-en-ciel », Plenel affirme avoir «voulu à travers ce livre dire que la France est un pays Arc-en- ciel».
Issu lui même de parents de confessions différentes et né dans un pays d’outre-mer, Plenel prône l’idée d’une Nation française multiple qui défend les causes communes car, estime-t-il «nous sommes plus intelligents à plusieurs» dans une France «faite de vous comme d’autres» et où «aucune idéologie ne peut s’imposer aux autres».